De quoi parle-t-on entre enfants et parents? De scolarité surtout, beaucoup moins de la vie amoureuse, selon une enquête auprès d'utilisateurs des services téléphoniques de l'Ecole des parents et des éducateurs (Fil Santé Jeunes, Jeunes Violences Ecoute, Inter Service Parents).

Entre juin et juillet 2007, 202 parents et 379 jeunes ont accepté de participer à cette enquête. Pour Didier Lauru, psychiatre et conseiller de Fil Santé Jeunes, elle montre que "les parents ont à faire du chemin pour être au plus près des préoccupations des adolescents".

De l'avis des parents et des jeunes, les discussions les plus fréquemment partagées portent sur la scolarité (79,7% pour les parents, 70,6% pour les jeunes), le comportement du jeune (93% et 44,6%), les sorties et les copains (61,2% et 42,6%). Viennent ensuite la santé (46,5% et 26,0%), l'argent de poche (30,0% et 20,8%), la consommation de toxiques (33,8% et 13,8%) et la vie amoureuse (16,0% et 14,4%).

Décalage

Jeunes et parents ne citent pas (et/ou ne perçoivent pas) les mêmes sujets comme conflictuels. Ainsi les parents citent la scolarité (64,4% d'entre eux, contre 46,7% des jeunes). En revanche, les sorties et les copains et la vie amoureuse sont beaucoup plus cités comme conflictuels par les jeunes que par les parents (respectivement par 40,4% et 30,3% des jeunes contre 15,4% et 9,4% des parents).

Ce qui inquiète le plus les parents est la réussite scolaire (67,8%), le mal-être (37,1%) et les fréquentations (18,8%).

"C'est comme si l'épanouissement personnel passait après le fait de faire des études", commente le Dr Lauru pour l'AFP. Les adultes devraient être davantage "en quête d'informations, de discussions qui ne soient pas la sempiternelle ça c'est bien passé en classe?", ajoute-t-il.