Euro-2016: la France sauve sa tête
L'essentiel est assuré: bien que tenue en échec par la Suisse ...© 2016 AFP
L'essentiel est assuré: bien que tenue en échec par la Suisse (0-0), l'équipe de France, déjà qualifiée pour les 8e de finale, a bouclé dimanche le premier tour de l'Euro-2016 à la première place du groupe A, s'offrant un boulevard jusqu'aux demi-finales, son objectif minimum.
Après leurs deux succès arrachés in extremis contre la Roumanie (2-1) et l'Albanie (2-0), les Bleus n'avaient besoin que d'un petit point pour terminer en tête de leur poule. Mission accomplie au cours d'une rencontre globalement bien maîtrisée même si leurs attaquants sont cette fois restés muets face aux Suisses, qui assurent leur qualification avec ce nul.
Didier Deschamps s'en contente.
«On était là pour assurer notre première place, on l'a fait, donc l'objectif est atteint», a déclaré le sélectionneur, soulignant également que son équipe avait «eu les opportunités» et «touché deux fois la barre».
«Maintenant, il y a une deuxième compétition qui va commencer pour nous dimanche (26 juin en 8e de finale). On a une longue semaine, ça va nous laisser le temps de se préparer», a-t-il ajouté.
Cette première place du groupe offre en outre un prochain match qui ne devrait guère leur causer de gros tracas face à l'un des quatre meilleurs troisièmes, le 26 juin à Lyon. En cas de victoire, ils se frotteraient ensuite au 2e des poules B ou F.
Autant dire que c'est une très belle opération qu'ont réalisée les Français, même s'ils n'ont pas réussi à rééditer leur grosse performance du Mondial-2014 et ce succès-fleuve sur leurs voisins suisses (5-2). Il est vrai qu'il manque cinq des titulaires de ce match dans les 23 convoqués pour l'Euro.
Le choix du sélectionneur de faire tourner son effectif afin de ménager certains de ses cadres (Matuidi, Payet) et d'éviter une suspension pour ses deux joueurs déjà avertis (Giroud, Kanté) n'a pas nui au rendement de son équipe, qui a dominé les débats et a bien géré son affaire sur une pelouse en piteux état et indigne d'une phase finale.
- Enfin le vrai Pogba -
Deschamps a surtout pu récupérer un Paul Pogba et un Antoine Griezmann plutôt saignants. Les deux stars des Bleus avaient dû commencer la rencontre contre l'Albanie sur le banc. Mais il n'était pas question de s'en passer pour ce choc capital.
Après la polémique sur son supposé bras d'honneur, Pogba avait beaucoup à se faire pardonner et devait une revanche. Le milieu de la Juventus Turin a mordu dans la partie avec un énorme appétit, soucieux de faire enfin parler ses pieds. Sans la barre transversale, il aurait pu faire mouche sur deux frappes magnifiques (12e, 17e) qui l'auraient définitivement libéré.
«Grizou» avait lui déjà lancé son Euro en crucifiant les Albanais à la 90e minute. Il s'est montré très en jambes, manquant lui aussi de peu de tuer les dernières volontés suisses (57e).
Et que dire de Kingsley Coman, chargé de faire oublier Payet, la nouvelle star française avec ses deux buts en deux matches, et qui a fait très mal par sa vitesse. Le Réunionnais est toutefois passé tout près d'une 3e réalisation avec une fabuleuse reprise sur la barre transversale suisse (76e) peu de temps après son entrée en scène.
Les Bleus n'ont certes pas gagné mais ont donc démontré qu'ils avaient de la réserve, indispensable pour aller loin dans la compétition. Ils ont également enchaîné avec un deuxième «clean sheet» qui ravira la défense et le gardien Hugo Lloris, arrivé à la hauteur de Deschamps avec une 54e rencontre en tant que capitaine en équipe de France. Une soirée quasi parfaite.
Pour la suite, la France devra faire preuve de plus «de maîtrise», souligne Deschamps. «On doit être capable de faire mieux pour éviter de devoir défendre un peu trop.»