Abus de faiblesse: Mme Bettencourt était une «femme d'affaires et d'action» affirme Banier

Abus de faiblesse: Mme Bettencourt était une «femme d'affaires et d'action» affirme Banier

Liliane Bettencourt était une "femme d'affaires et d'action", ...
© 2016 AFP

© 2016 AFP

Liliane Bettencourt était une "femme d'affaires et d'action", en pleine possession de son libre arbitre, s'est défendu mercredi le photographe François-Marie Banier, qui doit une nouvelle fois répondre à Bordeaux d'abus de faiblesse au détriment de la richissime héritière de L'Oréal.

Premier des quatre prévenus rejugés par la Cour d'appel de Bordeaux à s'exprimer à la barre, François-Marie Banier, 68 ans, a raconté comment, après une première rencontre en 1969, sa relation étroite avec la milliardaire, devenue "son amie, son mécène", s'était nouée lorsqu'il avait été chargé de réaliser son portrait en 1987.

"Tout de suite entre Mme Bettencourt et moi quelque chose s'est produit et très vite nous sommes allés dans les profondeurs, dans des conversations", a expliqué le photographe d'un ton calme et posé, tranchant avec les accents parfois désinvoltes de ses déclarations en première instance.

François-Marie Banier, le plus lourdement condamné à l'issue du premier procès, a insisté sur la personnalité volontaire de la femme la plus riche de France : "une femme d'action", "une femme d'affaires", "une femme qui gère", a-t-il répété.

A la présidente Michèle Esarte, qui insistait sur son rôle de "confident, qui savait tout" de la milliardaire, François-Marie Banier a affirmé qu'il n'était "pas le réceptacle de ses secrets", évoquant "des zones secrètes qui ne sont qu'à elle".

Il a souligné à plusieurs reprises que le mari de la milliardaire, l'ancien ministre André Bettencourt, décédé en 2007, était très présent dans cette relation et dans leurs conversations, auxquelles "il participait sept fois sur dix".

"Je n'ai pas essayé de me placer" auprès de Mme Bettencourt, s'est-il défendu, "c'est une peinture abominable de nos relations".

Interrogé sur la santé déclinante de la milliardaire, notamment sa surdité et ses capacités de discernement, François-Marie Banier a assuré "n'avoir jamais vu une femme hagarde". "J'ai ressenti une femme qui avait des douleurs terribles à cause de son ostéoporose, a-t-il concédé, avant d'ajouter: "mais quand vous me parlez d'une femme fragile, cela me paraît irréel".

Outre M. Banier, son compagnon Martin d'Orgeval, l'avocat Pascal Wilhelm et le notaire Patrice Bonduelle comparaissent depuis mardi en appel pour des abus de faiblesse, assorti de blanchiment pour les deux premiers, entre 2006 et 2011 à l'encontre de Liliane Bettencourt, âgée de 93 ans, souffrant d'Alzheimer et désormais placée sous tutelle.

En première instance, François-Marie Banier avait été condamné à trois ans de prison dont six mois avec sursis, 350.000 euros d'amende et 158 millions de dommages et intérêts.

Cet article est réalisé par Journal du Net et hébergé par 20 Minutes.