Education nationale: 27 radiations en 2015 pour des affaires de pédophilie

Education nationale: 27 radiations en 2015 pour des affaires de pédophilie

Il y a eu 27 radiations de membres de l'Éducation nationale ...
La ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, lors d'une conférence de presse à Paris, le 19 février 2016
La ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, lors d'une conférence de presse à Paris, le 19 février 2016 - FRANCOIS GUILLOT AFP
© 2016 AFP

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Il y a eu 27 radiations de membres de l'Éducation nationale en 2015 liées à des cas de pédophilie ou de pédopornographie, a annoncé mercredi Najat Vallaud-Belkacem, précisant qu'elle serait «ferme pour sanctionner» et qu'elle en attend «autant de toute institution».

Le nombre de radiations pour des affaires liées à la pédophilie (les faits incriminés ne se sont pas forcément produits dans un cadre scolaire) était de 19 en 2014, premier et second degrés confondus, 26 en 2013 et 15 en 2012, selon des chiffres transmis par le ministère de l'Éducation.

«Qu'il s'agisse de l'Église ou de l'école, j'ai un principe simple: la pédophilie est une affaire extrêmement grave qui détruit des vies. Le principe est +Pas de silence, la transparence totale+. Tous ceux qui pensent qu'on peut régler les choses en interne, en faisant silence, se trompent gravement», a déclaré la ministre sur RTL. «Je serai ferme pour sanctionner quand cela s'impose et j'en attends autant de toute institution.»

L'Éducation nationale a été secouée en 2015 par l'affaire de Villefontaine (banlieue de Lyon), où le directeur d'une école maternelle a été mis en examen pour des viols sur ses très jeunes élèves. Il a été radié quelques jours après sa mise en examen et attend la fin de l'enquête.

Depuis quelques jours, l'Église de France est à son tour dans la tourmente. Le cardinal Philippe Barbarin est sous le feu des critiques, accusé de ne pas avoir agi avec suffisamment de célérité après avoir appris qu'un prêtre de son archevêché était soupçonné d'agressions sexuelles sur des jeunes scouts qu'il encadrait en 1986 et 1991.

Dans l'affaire de Villefontaine, révélée en mars 2015, l'enseignant avait été condamné en 2008 pour recel d'images pornographiques, mais il avait continué d'exercer - après un long congé maladie -, l'Education nationale n'ayant pas été informée des faits.

Après cela, les ministres de l'Education et de la Justice (Christiane Taubira à l'époque) ont conçu plusieurs dispositifs d'encadrement, dont la mise en place de référents au sein des parquets (côté justice) et rectorats (côté éducation) pour fluidifier la transmission d'informations.

Un projet de loi qui introduit une obligation de signalement, retoqué l'été dernier pour des questions de procédure, est en cours d'adoption, a précisé mercredi Najat Vallaud-Belkacem.

La rue de Grenelle précise que les transmissions d'informations en tout début d'enquête seront «assorties de garanties fortes», pour «respecter la présomption d'innocence et la vie privée» des mis en cause.

Le ministère s'est aussi engagé à «passer au peigne fin» tous les dossiers du personnel de l'Education nationale en contact avec des mineurs pour repérer les agents publics condamnés sans avoir fait l'objet de signalement à l'administration.

Le processus de vérification a d'abord été testé dans l'académie de Reims - il est quasiment achevé et aucun dysfonctionnement n'a été relevé - avant d'être mis en oeuvre dans les autres académies, à tour de rôle, selon le ministère.