Jean-Luc Germani condamné à six ans de prison pour association de malfaiteurs

Jean-Luc Germani condamné à six ans de prison pour association de malfaiteurs

Jean-Luc Germani, longtemps considéré comme "le fugitif le ...
© 2016 AFP

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Jean-Luc Germani, longtemps considéré comme «le fugitif le plus recherché de France», a été condamné vendredi à Marseille à six ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de la préparation du meurtre en bande organisée de Jean-Claude Colonna.

Il était soupçonné d'avoir agrégé autour de lui une équipe dans le but de venger l'assassinat, en avril 2008, de son beau-frère Richard Casanova, décrit comme un baron de la bande criminelle de Haute-Corse La brise de mer.

Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné Stéphane Luciani, l'ami fidèle de Jean-Luc Germani, à cinq ans de prison, Frédéric Federici à quatre ans de prison dont deux ans avec sursis et Antoine Quilichini à quatre ans de prison dont dix-huit mois avec sursis.

Absent au moment du prononcé du jugement, Jean-Luc Codaccioni s'est vu infliger quatre ans de prison et un mandat d'arrêt a été décerné contre ce responsable de la sécurité du PMU au Gabon.

Trois d'entre eux avaient initialement été mis en examen pour l'assassinat de Jean-Claude Colonna sur une route déserte de Corse-du-Sud le 16 juin 2008, avant de bénéficier d'un non-lieu et d'être tous renvoyés en correctionnelle pour association de malfaiteurs.

Ce meurtre s'inscrit dans ce que les enquêteurs nomment «la recomposition du milieu insulaire» et une guerre de succession consécutive à partir de 2006.

L'accusation avait requis des peines allant jusqu'à huit ans d'emprisonnement contre Jean-Luc Germani et Stéphane Luciani, s'appuyant notamment sur l'existence d'un réseau de téléphones occultes, une «téléphonie de guerre» mise en service entre les prévenus quelques jours après la mort de Richard Casanova et qui s'était interrompue autour de la date de l'exécution de Jean-Claude Colonna.

«Réunions conspiratives», «déplacements clandestins», «repérages des lieux avant l'action criminelle» composaient aux yeux du procureur Jean-Jacques Fagni, autant d'actes préparatoires démontrant «une volonté de venger Richard Casanova».

La défense avait plaidé la relaxe de l'ensemble des prévenus, justifiant la clandestinité dans laquelle s'était installé Jean-Luc Germani après la mort de son beau-frère par la crainte d'être à son tour tué. Il a contesté avoir eu le moindre désir de vengeance.

«Si vous adoptez la thèse qu'il veut venger son beau-frère et alors qu'on sait qui a tué Richard Casanova, pourquoi irait-il attenter à la vie de Jean-Claude Colonna qui n'a rien à voir dans la mort de Richard Casanova», avait ainsi plaidé Me Jean-Jacques Campana.

A l'audience, l'implication dans l'assassinat de Richard Casanova de Francis Mariani, lui-même mort en 2009 dans l'explosion d'un hangar, a été évoqué.

Quatre autres prévenus, qualifiés de «copains et coquins» par l'accusation, ont été condamnés à des peines allant de 30.000 euros d'amende à dix-huit mois de prison avec sursis.

Parmi eux figure l'épouse de Jean-Luc Germani, Sophie Pregnolato condamnée à dix mois de prison avec sursis pour non justification de ressources.

Le tribunal a écarté la confusion de ces peines avec celles prononcées par la cour d'appel de Paris contre quatre prévenus condamnés, en août 2014, pour un coup de force opéré en janvier 2011 au sein du cercle de parisien Le Wagram.

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