«Taken 3» et «Le Petit Prince» ont tiré le cinéma français à l'étranger en 2015
•Le cinéma français a connu en 2015 sa troisième meilleure ...© 2016 AFP
Le cinéma français a connu en 2015 sa troisième meilleure année à l'étranger depuis plus de vingt ans, tiré par le blockbuster «Taken 3» et le film d'animation «Le Petit Prince» et dopé par l'Asie, devenue la première zone d'exportation des productions hexagonales.
Les films français ont généré l'an dernier 106 millions d'entrées à l'international pour 600 millions d'euros de recettes, soit un recul de 12% par rapport à 2014, a indiqué Unifrance, l'organisme chargé de la promotion du cinéma français à l'étranger.
Après 2012, où les films français avaient généré 144 millions d'entrées --grâce aux performances hors normes d'«Intouchables», «Taken 2» et «The Artist»--, et 2014, où ils avaient réalisé 120 millions --avec «Lucy» et «Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu?»--, c'est la troisième fois en deux décennies que les films français franchissent le seuil de 100 millions de billets vendus.
«Artistique, la réussite du cinéma français à l'étranger est aussi économique», s'est félicité le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.
Pour Fleur Pellerin, la ministre de la Culture, ces bons résultats sont «la preuve (...) que notre langue et nos savoir-faire vivent et rayonnent à travers notre création».
Selon Isabelle Giordano, la directrice générale d'Unifrance, «ces bons résultats à l'international confortent notre place de deuxième exportateur mondial et sont la preuve que notre écosystème est efficace».
Pour la deuxième année consécutive, les films français rassemblent plus d'entrées à l'étranger que dans l'Hexagone, où ils ont généré 72,5 millions d'entrées.
Après «Lucy» de Luc Besson en 2014, c'est le film «Taken 3» d'Olivier Megaton, également produit par Europacorp, qui a réalisé le plus grand nombre d'entrées à l'étranger. Il a réuni près de 44 millions de spectateurs, soit 40% du public des productions françaises à l'international.
«Le Transporteur: Héritage» de Camille Delamarre, autre production Europacorp, arrive sur la troisième marche du podium avec 12,7 millions d'entrées.
- L'animation en force -
Outre ces productions, c'est surtout l'animation française qui tire son épingle du jeu. Elle rassemble à elle seule 20% des entrées.
Avec 15 millions d'entrées, «Le Petit Prince» de Mark Osborne, production majoritairement française, arrive en deuxième position, devenant le plus gros succès à l'international pour un film d'animation hexagonal depuis vingt ans.
«Astérix, le domaine des dieux» est sixième, avec 2,2 millions d'entrées sur la période, tandis que «Mune, le gardien de la lune» est septième (1,9 million).
«2015 marque la forte présence des films français d'animation à l'international», s'est réjoui Jean-Paul Salomé, président d'Unifrance. «C'est l'une des forces du cinéma français de pouvoir se positionner sur différents genres porteurs», a-t-il ajouté.
Les comédies sont également bien représentées: «La Famille Bélier» et «Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu?» arrivent respectivement en quatrième et cinquième position, et «Samba» avec Omar Sy à la huitième.
Autre fait marquant, les films hexagonaux se sont exportés pour la première fois avant tout en Asie, et non en Europe occidentale.
Quelque 28,9 millions de billets s'y sont vendus, 90% des entrées dans cette zone ayant été réalisées par les trois films «Taken 3», «Le Petit Prince» et «Le Transporteur: Héritage».
Par ailleurs, en Amérique latine, les œuvres françaises enregistrent un record de fréquentation à 22,3 millions d'entrées, avec une hausse de 76% au Mexique et de 44% au Brésil.
En revanche, en Europe occidentale, les résultats sont en baisse à 25,6 millions de spectateurs, avec une année «plutôt timide» en Allemagne (4,7 millions d'entrées) et «toujours alarmante au Royaume-Uni», détaille Unifrance.
Quant aux Etats-Unis et au Canada anglophone, avec 14,4 millions de spectateurs, ils font moins d'entrées que la Chine cette année (14,7 millions), faute de succès écrasant comme «Lucy».
La relève sera-t-elle au rendez-vous en 2016? Unifrance, qui mise sur la diversité du cinéma français, parie sur le documentaire «Les Saisons» de Jacques Perrin, «Ballerina» pour l'animation, la comédie «Les Visiteurs 3» ou encore le thriller «Blood Father» de Jean-François Richet.