En Paca, Estrosi profite à plein du retrait de la gauche face à Maréchal-Le Pen

En Paca, Estrosi profite à plein du retrait de la gauche face à Maréchal-Le Pen

Largement devancé au soir du premier tour des régionales en ...
© 2015 AFP

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Largement devancé au soir du premier tour des régionales en Paca par la députée FN Marion Maréchal-Le Pen, le député-maire LR de Nice Christian Estrosi a pleinement profité du retrait de la liste socialiste pour décrocher la victoire au second tour avec 54,78% des voix.



A la tête de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur (PACA), l'ex-champion motocycliste va mettre un terme à 18 ans de présidence socialiste en succédant à Michel Vauzelle. Il s'est imposé plus largement encore que ne le prédisaient les sondages publiés entre les deux tours face à la députée FN, qui obtient 45,22%.

Avec 14 points et près de 250.000 voix de retard sur sa rivale (26,48% des voix, contre 40,55%) le 6 décembre, le second tour paraissait pourtant mal parti pour l'ex-ministre de l'Industrie, dont l'image, très marquée à droite, risquait d'être un handicap pour attirer le vote d'électeurs de gauche privés de candidat après le retrait du socialiste Christophe Castaner (16,59%).

Avec une abstention en net reflux (39,69%, contre 48,06% au premier tour), Mme Maréchal-Le Pen (45,22%) a tout de même engrangé 166.401 voix de plus. Son adversaire a quant à lui récolté 1.073.485 suffrages, soit 603.601 de plus que le 6 décembre.

«Avec cette victoire nous avons déjoué tous les pronostics», s'est réjoui Christian Estrosi. «C'est la victoire d'un grand peuple, qui une fois de plus a montré sa capacité à déjouer l'imposture, refuser les diktats et a montré sa capacité de résistance», a-t-il poursuivi.

«Il y a des victoires qui font honte aux vainqueurs», lui a rétorqué deux heures plus tard Mme Maréchal-Le Pen, dont le grand-père Jean-Marie Le Pen avait échoué au même endroit à trois reprises, en 1992, 1998 et 2010. «Il n'y a pas de plafond de verre» au score du FN, a-t-elle aussi estimé, se félicitant d'avoir réalisé en Paca le meilleur score de son parti en France.

- «Gaullisme social» -

Face à sa rivale d'extrême droite, le maire de Nice avait endossé dans l'entre-deux tours un nouvel habit de «résistant» et choisi pour sa première sortie Vitrolles, une ville symbole des premières victoires du FN dans la région Paca à la fin des années 90.

Et tout au long de la semaine, Christian Estrosi a multiplié les appels du pied en direction des électeurs de gauche --ceux de Christophe Castaner, et ceux aussi d'EELV et du Front de Gauche, qui avaient fait liste commune (6,5%).

Promesses dans le domaine culturel, engagement à créer un conseil territorial dirigé par des anciens présidents de la région (dont les socialistes Michel Vauzelle et Michel Pezet) pour entendre toutes les voix, y compris à gauche, multiples références au «gaullisme social»: le maire de Nice a mis les bouchées doubles pour atténuer quelque peu une image très droitière.

«Que soient remerciés celles et ceux à gauche qui ont fait le sacrifice de leur présence au sein de l'hémicycle régional pour permettre le triomphe des idéaux républicains que nous avons en partage», a-t-il déclaré après l'annonce de sa victoire.

«Je sais que par leur vote, ils n'ont pas abdiqué leurs convictions mais qu'ils ont su faire prévaloir l'intérêt général. Vis-à-vis de ceux-ci, je sais la responsabilité qui pèse sur mes épaules de ne pas trahir ces idéaux républicains», a-t-il conclu.

«Je serai une vigie exigeante, parce que notre sacrifice ne peut pas se faire pour donner un blanc-seing», lui a répondu Christophe Castaner, député-maire de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence), annonçant la création prochaine «d'un observatoire de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, avec les forces vives, les différents partis politiques, les fédérations socialistes» pour pallier l'absence d'élus de gauche à la région.

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