Une animalerie condamnée pour avoir vendu des ouistitis à pinceaux blancs

Une animalerie condamnée pour avoir vendu des ouistitis à pinceaux blancs

Il a une drôle de tête avec ses touffes de poils aux oreilles, ...
Un ouistiti à pinceaux blancs, à Rio de Janeiro, le 22 août 2013
Un ouistiti à pinceaux blancs, à Rio de Janeiro, le 22 août 2013 - YASUYOSHI CHIBA AFP
© 2015 AFP

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Il a une drôle de tête avec ses touffes de poils aux oreilles, mais le ouistiti à pinceaux blancs est classé comme espèce dangereuse: une animalerie parisienne a été condamnée pour avoir détenu et vendu sans autorisation des spécimens de ce petit singe, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné le 3 décembre l'animalerie à une amende de 10.000 euros, sa gérante à 5.000 euros d'amende avec sursis.

Elles ont toutes deux fait appel, selon leur avocat Fernando Randazzo, qui met en avant la «bonne foi» de la gérante.

Il souligne que les animaux, nés en France, en captivité, ont été achetés auprès d'un professionnel reconnu, «de manière tout à fait transparente». L'animalerie avait acheté en 2010-2011 huit ouistitis à pinceaux blancs dans un parc animalier en Haute-Garonne.

Originaire des forêts tropicales d'Amérique du Sud, «callithrix jacchus», son nom scientifique, à peine plus grand qu'une main, se nourrit principalement de fruits, d'insectes ou de petits lézards.

Lors d'un contrôle en novembre 2011, deux animaux se trouvaient dans l'animalerie, proposés à la vente pour 5.800 euros. Ils ont alors été saisis par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage.

L'un des membres du personnel de l'animalerie disposait d'un certificat de capacité datant de 1996. Mais en 2004, la réglementation a changé, classant tous les primates comme espèces dangereuses.

Devant le tribunal, la gérante avait expliqué qu'elle n'avait jamais imaginé que le ouistiti puisse faire partie des espèces dangereuses.

Pendant la procédure, certains animaux ont été confisqués et les clients remboursés par l'animalerie, sauf un qui a voulu conserver son animal.

Le tribunal a donc prononcé la confiscation de Lola, une femelle de sept ans, achetée en 2010 pour 4.000 euros, car le propriétaire ne disposait pas du certificat de capacité adéquat pour détenir un tel animal. Il avait expliqué qu'un service de la préfecture et l'animalerie lui avaient affirmé que pour un seul animal, être titulaire du certificat n'était pas nécessaire.

Selon son avocat Hubert Grison, il a fait appel, ce qui suspend l'exécution de cette décision «épouvantable» pour cet homme aux petits soins pour son animal, à qui il donne une alimentation bio.

Selon Me Randazzo, l'animalerie pouvait légalement vendre des ouistitis, mais pas en les exposant directement dans la boutique.

Partie civile, France nature environnement s'est vu allouer un euro de dommages et intérêts.

Pour Sophie Bardet, juriste au sein de l'association, la gérante, en tant que professionnelle, «devait s'assurer» qu'elle pouvait vendre des ouistitis dans son animalerie.

«Nul n'est censé ignorer la loi», a-t-elle fait valoir, tout en convenant que la «législation est complexe».

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