Prostitution aux salons de massage: cinq heures d'audition pour la tête du réseau

Prostitution aux salons de massage: cinq heures d'audition pour la tête du réseau

Elle employait des femmes, en majorité en situation irrégulière, ...
© 2015 AFP

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Elle employait des femmes, en majorité en situation irrégulière, pour pratiquer des fellations et des masturbations dans ses salons de massage: Joy", une Thaïlandaise de 42 ans, a comparu jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris pour proxénétisme aggravé et traite des êtres humains.

Au total, dix personnes dont un policier sont poursuivies pour ces mêmes faits, dans une affaire qui concerne trois salons de massage thaïlandais à Paris. Le procès dure jusqu'au 18 novembre.

Au premier jour d'audience, les débats se sont concentrés pendant plus de cinq heures sur l'interrogatoire de la surnommée "Joy", au visage rond et aux longs cheveux noirs, soupçonnée d'être à la tête d'un réseau de prostitution démantelé en avril 2014.

Arrivée en France en février 2008, elle a ouvert un premier salon de massage en 2011 où elle n'employait "que des femmes en situation régulière", selon ses propos, puis un deuxième en 2012, et un troisième en 2013, où les employées, sans titre de séjour, venaient directement de Thaïlande.

Dans ces salons, une quinzaine de femmes, âgées de 23 à 47 ans à l'époque des faits, offraient des prestations de nature clairement sexuelle, dont des masturbations et des fellations.

Interrogée par la présidente Dominique De Boissel Piot, sur les prestations fournies, elle a affirmé qu'elle "ignorait la loi française. Moi-même avant de posséder des salons je pratiquais des masturbations et des fellations, et je pensais que tout le monde faisait ça (dans les salons, ndlr)", a-t-elle dit.

Elle a aussi déclaré qu'elle n'autorisait pas les rapports sexuels complets.

"Vous étiez totalement investie dans ces salons, que vous avez gérés du début à la fin", a souligné la procureur. Car si "Joy" n'était pas la gérante officielle des salons de massage, c'est elle qui s'enquérait chaque soir du nombre de clients quotidien, qui venait ramasser les recettes de la journée, et qui avait placé des caméras dans les salons pour surveiller les employées en temps réel.

Elle aussi qui gardait les passeports -ce qu'elle nie- des femmes exploitées dix à douze heures par jour, et qui leur reversait seulement 600 euros de salaire mensuel. Elle aussi qui leur vendait -ce qu'elle nie également- de fausses convocations leur permettant de rester sur le territoire français rédigées avec la complicité d'un policier.

Celui-ci sera entendu dans les jours à venir et devra répondre notamment de complicité, corruption passive, et trafic d'influence.

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