De Maistre conclut un accord avec la famille Bettencourt et renonce à son appel

De Maistre conclut un accord avec la famille Bettencourt et renonce à son appel

Patrice de Maistre ne sera pas sur le banc des prévenus au nouveau ...
© 2015 AFP

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Patrice de Maistre ne sera pas sur le banc des prévenus au nouveau procès Bettencourt: l'ex-gestionnaire de fortune de l'héritière de L'Oréal a conclu «un accord financier et juridique» avec la famille de la milliardaire, renonçant à faire appel de sa condamnation pour abus de faiblesse.

La transaction a été conclue jeudi «entre Liliane Bettencourt, la famille Bettencourt-Meyers et Patrice de Maistre», après deux mois de négociations entre les parties, indique un communiqué des avocats, qui ne précise pas le montant ni les autres modalités de l'accord.

Selon ce texte, les discussions avaient été «initiées par M. Olivier Pelat, représentant Mme Liliane Bettencourt», la richissime héritière de 93 ans, placée sous tutelle.

Reconnu coupable d'abus de faiblesse et de blanchiment, l'ancien gestionnaire de fortune, 66 ans, avait été condamné en première instance à 30 mois de prison, dont un an avec sursis, et à 250.000 euros d'amende. Il avait aussi été condamné à verser plus de 12 millions d'euros de dommages et intérêts à la milliardaire. Le tribunal correctionnel de Bordeaux avait mis en avant «une volonté de profiter de la faiblesse» de Mme Bettencourt, vulnérabilité dont il avait «une connaissance certaine».

Après cette transaction, M. de Maistre renonce à faire appel de ce jugement et «se désiste également de toutes les procédures annexes», indique le texte rédigé par son avocat Maxime de Guillenchmidt, ainsi que par Me Benoit Ducos-Ader, Me Arnaud Dupin et Me Didier Martin, conseils respectifs de Mme Bettencourt et de sa fille Françoise Bettencourt-Meyers et ses enfants.

Le parquet général de Bordeaux a également annoncé qu'«il se désistait de son appel» concernant l'ancien gestionnaire, dans un communiqué.

- 'Tourner la page' -

M. de Maistre, qui avait effectué 88 jours de détention provisoire en 2012 et était apparu très éprouvé lors du procès qui s'est tenu en janvier et février, souhaite «tourner définitivement la page de +l'affaire Bettencourt+», a déclaré à l'AFP Me de Guillenchmidt.

«Pour lui, l'objectif est clair: éviter des années de procédure supplémentaires (...) et trouver un accord par rapport aux plus de 12 millions d'euros de dommages et intérêts qu'il devait verser», a expliqué une source proche du dossier.

Pour la famille Bettencourt, «l'intérêt est qu'il se désiste de toutes les procédures qu'il a intentées», a-t-elle ajouté.

M. de Maistre avait, avec le photographe François-Marie Banier, déposé plainte en 2012 contre X pour «faux témoignages», une procédure qui visait notamment Claire Thibout, l'ex-comptable de Mme Bettencourt de 1995 à 2008.

Début octobre, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour subornation de témoin cherchant à savoir si Mme Bettencourt-Meyers a pu faire pression sur certains témoins.

«Cette volte-face (de la famille Bettencourt-Meyers, ndlr) intervient étonnement au moment où des témoins à l'origine de cette affaire et avec lesquels elle avait des liens étroits ont été mis en examen», ont réagi auprès de l'AFP Pierre Cornut-Gentille et Laurent Merlet, avocats de François-Marie Banier. Dans ce volet de l’affaire, cinq anciens employés de Liliane Bettencourt sont mis en examen pour faux témoignages. La fille de la milliardaire a demandé à être entendue par le juge parisien en charge de l'instruction, Roger Le Loire.

L'ancien gestionnaire de fortune est le deuxième protagoniste du dossier à avoir conclu une transaction avec la famille Bettencourt.

En janvier 2015, quelques jours avant l'ouverture du procès de Bordeaux, l'entrepreneur Stéphane Courbit et les Bettencourt avaient conclu un accord portant sur la restitution en deux temps des quelque 143,7 millions d'euros (plus des intérêts) que l'héritière de L'Oréal avait investis dans la société Lov Group Industrie (électricité, paris en ligne, audiovisuel) de M. Courbit dans des conditions controversées. Lors du procès, il avait été toutefois reconnu coupable d'abus de faiblesse et condamné à une amende de 250.000 euros. Il avait décidé de ne pas faire appel.

Désormais, six personnes s'installeront sur le banc des prévenus lors du nouveau procès qui se tiendra du 10 au 27 mai 2016 à Bordeaux, dont M. Banier. Le photographe avait été condamné à trois ans de prison, dont six mois avec sursis, 350.000 euros d'amende et 158 millions d'euros de dommages et intérêts.

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