ACCIDENTAccident de car en Isère: «Quelque chose a craqué à l'avant»

Accident de car en Isère: «Quelque chose a craqué à l'avant»

ACCIDENTNicolas Sarkozy et François Fillon se sont rendus sur les lieux du drame ayant causé la mort de 26 pélerins polonais...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

«Accrochez-vous aux sièges! Les freins ont lâché!», Ce sont les mots qu'a crié aux passagers le chauffeur juste avant que l'autocar polonais ne s'écrase. Une rescapée de l'accident de dimanche (citée par l'agence polonaise PAP) témoigne: «Nous ne roulions pas très vite. Le bus descendait plutôt lentement. Soudainement, quelque chose a craqué à l'avant de l'autocar et nous avons entendu ce cri du chauffeur». La témoin, une femme de 22 ans citée par l'agence polonaise PAP a réussi à quitter l'autocar en flammes, grâce à l'aide d'une amie qui venait d'en être éjectée au moment de la chute.


Sarkozy «bouleversé», le gouvernement sur le pont


Le président Nicolas Sarkozy s'est déclaré dimanche soir «bouleversé par l'ampleur de la catastrophe» et a annoncé qu'il allait suivre de «très près l'évolution de l'enquête», après une visite au CHU de Grenoble en compagnie du président polonais Kaczinski.


De son côté, François Fillon s'est rendu à Vizille avec Jean-Louis Borloo. Ce village d'Isère a été la scène d'un grave accident de la route, survenue dans la matinée. Pour le Premier ministre, le car de pèlerins polonais, qui est tombé dans un ravin faisant 26 morts et 14 blessés grave, «n'aurait pas dû se trouver là car cette route est interdite aux transports en commun».


«Il faut qu'on regarde comment, à l'avenir, on peut faire en sorte que les règles soient respectées. Si la règle avait été respectée aujourd'hui, il n'y aurait pas de morts», a affirmé François Fillon. La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, s'est également rendue sur place. De son côté, le procureur de la République de Grenoble a estimé dimanche qu'il était «trop tôt pour dire» si le car polonais, qui s'est renversé dans un ravin en Isère, «était en infraction».


Ouverture d'une enquête judiciaire


Le car roulait au moment de l'accident sur la route Napoléon (RN85), au niveau de Vizille (Isère), sur une portion particulièrement pentue qui est interdite «pour les cars et véhicules de plus de 8 tonnes, mais avec des dérogations», a indiqué le procureur, Serge Samuel.


Quatre motards, qui suivaient le car dans la descente, ont indiqué qu'il roulait à 70 km/h depuis un certain temps, avec les feux stop allumés, a rapporté le procureur. Une enquête judiciaire en flagrant délit pour homicides involontaires a été ouverte, et des expertises vont être menées sur le véhicule, en cours de relevage.


L'enquête devra notamment déterminer si le bus polonais était équipé d'un triple système de freinage, qui assure la sécurité, notamment dans les routes de montagne, deux de ces systèmes étant obligatoires selon les normes européennes.


Le bus «d'un ami du curé»


Le chef de l'agence qui organisait le voyage, Marcin Szklarski, a affirmé que l'autocar appartenait «à la société d'un ami du curé» de la paroisse des fidèles qui participaient au voyage. «Ce transporteur nous a assuré que son autocar Scania, datant de 2000, avait subi avec succès des tests techniques en Allemagne, il y a trois semaines».


Le groupe, composé de fidèles âgés de 40 à 70 ans, rentrait en car en Pologne après avoir été à Fatima (Portugal) et à Lourdes.

Le ministère polonais des Affaires étrangères a mis en place un numéro de téléphone spécial (48.22.5239009) pour informer les proches des victimes.