Après la fusilladeFusillade à Marseille : «comment en est-on arrivé là ?» s'interroge la presse

Fusillade à Marseille : «comment en est-on arrivé là ?» s'interroge la presse

Après la fusilladeans doute liée au trafic de drogues - ...
© 2015 AFP

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Après la fusillade - sans doute liée au trafic de drogues - qui a fait trois morts dont deux adolescents ce week-end à Marseille, la presse quotidienne française cherche une nouvelle fois à comprendre comment et pourquoi une telle situation a pu se développer.

“Qu’avons-nous raté ?” demande Yann Marec dans le Midi Libre. "Comment la France a-t-elle pu laisser ses enfants dehors, aux mains du banditisme sanguinolent ? Pourquoi la sécurité n’est-elle plus égale pour tous ?" continue Marec. "Ce sont des décennies de déchéance, des quinquennats politiques indolores, des incantations dans le vent qui ont fabriqué" ces zones de non-droit.

Dans Le Figaro , Yves Thréard l'explique par un "cocktail explosif" : "échec scolaire, chômage, délinquance". Auquel il faut ajouter, selon l'éditorialiste du quotidien conservateur "la montée de l’islamisme et du communautarisme, favorisée par une immigration mal contrôlée". "N’en déplaise aux beaux esprits. Cette réalité, tout le monde la connaît, y compris François Hollande".

Pour Didier Rose (les Dernières Nouvelles d'Alsace), "Marseille n’est que l’exemple le plus flagrant, le plus sanglant de l’échec de la dizaine de plans banlieue alignés depuis 1977, à renfort de milliards". Accentuer la répression y ressemble à une course entre gendarmes et voleurs où les seconds se réorganisent trop vite", souligne-t-il.

"Ce nouveau crime, bien évidemment lié aux trafics qui pourrissent la vie des habitants, met l'Etat face à ses contradictions et, au final, à son échec (...) Retentissant. Cuisant", écrit Christophe Bonnefoy dans le Journal de la Haute-Marne. "Il semble bien que les gouvernements, de droite comme de gauche, ne soient capables que d'une chose : réagir à chaud et annoncer des plans sans effets", se désole-t-il.

La Charente Libre, sous la plume de Dominique Garraud se désole de voir que "leur fin tragique et leur histoire sont celles des gosses de ces cités, à Marseille et un peu partout en France, où la criminalité s’est installée durablement en économie de substitution à la relégation sociale."

Il faut trouver des solutions pour mettre fin à "une politique du laisser-faire, d’une permissivité immodérée", prévient NIcolas Fostier (L'Union) sinon "à Marseille, se disputer un morceau de territoire à l’arme de guerre ne relèvera bientôt plus du fait divers, de l’événement, du tragique mais d’une triste banalité, d’une affligeante normalité."

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