Ain: le couple soupçonné de propagande jihadiste devant la justice

Ain: le couple soupçonné de propagande jihadiste devant la justice

Le couple soupçonné de propagande jihadiste interpellé mercredi dans l'Ain a été présenté à un juge d'instruction vendredi, a indiqué le procureur de la République de Bourg-en-Bresse, Denis Mondon.
Des gendarmes en mission
Des gendarmes en mission - Georges Gobet AFP
© 2014 AFP

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Le couple soupçonné de propagande jihadiste interpellé mercredi dans l'Ain a été présenté à un juge d'instruction vendredi, a indiqué le procureur de la République de Bourg-en-Bresse, Denis Mondon.

Poursuivi dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour «apologie d'actes de terrorisme», l'homme âgé de 31 ans a été mis en examen en début de soirée mais a été laissé libre sous contrôle judiciaire conformément aux réquisitions du parquet, a précisé le magistrat.

Le contrôle judiciaire a été assorti d'une série d'interdictions comme celle de sortir de France ou de poursuivre un commerce sur internet.

Mise en cause pour les mêmes motifs, la femme âgée de 30 ans était toujours entendue par le juge en charge du dossier, vendredi soir.

Interpellé mercredi soir à son domicile d'Ambérieu-en-Bugey (Ain) par la gendarmerie, ce couple avait été filmé en caméra cachée lors d'une enquête de M6 diffusée dimanche, consacrée au recrutement jihadiste en France et tournée en partie dans cette bourgade de l'Ain où l'émission avait suscité de l'émotion, selon le journal Le Progrès.

«Il n'a jamais été question d'un réseau», a expliqué le procureur Denis Mondon.

«Les perquisitions ont fait valoir que le couple n'était pas en lien avec des personnes soupçonnées ou suivies au titre de la lutte contre le terrorisme de Daesh», a détaillé le magistrat.

Divers objets comme des drapeaux ou des ordinateurs ont été saisis au cours de ces perquisitions.

Selon le procureur de la République, les délits reprochés par l'accusation, sont contestés par les mis en cause qui estiment être «étrangers à ce qui relève du terrorisme, de la violence et tout ce qui est lié à Daesh».

Ceux-ci se présentent comme les «tenants d'un islam modéré», a-t-il complété.

En l'état actuel des investigations, «on a l'impression que c'est monsieur et madame tout-le-monde», a dit M. Mondon.

Leur commerce qui leur assurait un chiffre d'affaire «modeste» selon le parquet, avait débuté à l'Ile Maurice grâce à des fournisseurs chinois.

En vertu de la nouvelle loi du 13 novembre 2014, renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme et «réprimant l'apologie et la provocation au terrorisme», le couple risque jusqu'à sept ans d'emprisonnement et 100.000 euros d'amende.