PSA: les syndicats inquiets des baisses d'effectifs à Rennes et Poissy

PSA: les syndicats inquiets des baisses d'effectifs à Rennes et Poissy

Les syndicats de PSA ont exprimé mardi leurs inquiétudes quant à l'avenir "incertain" des usines de Rennes et Poissy, qui "se vident peu à peu", redoutant pour chacune d'elles la suppression de plusieurs centaines de postes en 2015.
© 2014 AFP

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Les syndicats de PSA ont exprimé mardi leurs inquiétudes quant à l'avenir «incertain» des usines de Rennes et Poissy, qui «se vident peu à peu», redoutant pour chacune d'elles la suppression de plusieurs centaines de postes en 2015.

Les deux sites sont jugés en sureffectif par la direction de PSA Peugeot Citroën, qui a présenté lundi en comité central d'entreprise extraordinaire sa stratégie en matière de ressources humaines pour l'année prochaine.

Selon les syndicats locaux, convoqués mardi en comités d'entreprise extraordinaires, les suppressions de poste s'élèveraient au moins à 400 pour Rennes La Janais et 700 pour Poissy (Yvelines). Les deux usines employaient respectivement plus de 4.700 et 5.500 salariés fin septembre.

En Bretagne, le nombre de départs pourrait même être bien supérieur, selon la CFDT. «Le site va perdre encore plus de 1.000 salariés d'ici 2017», compte-tenu de la faiblesse du plan de charge de l'usine au cours des deux années à venir, a affirmé le syndicat.

Le plan présenté mardi aux élus propose de reconduire les mesures de départs volontaires déjà mises en œuvre en 2014, notamment le congé senior (268 départs) ou la «mobilité externe sécurisée» (53 départs).

Le premier dispositif offre aux salariés en fin de carrière une dispense d'activité, jusqu'à cinq ans avant leur retraite, avec le maintien de 75% du salaire brut; le second, la possibilité de revenir chez PSA deux ans maximum après en être parti pour une autre entreprise.

- «L'avenir est incertain» -

«Compte-tenu de la pyramide des âges» vieillissante, le congé sénior «rencontre un vif succès à La Janais», a indiqué à l'AFP Laurent Valy (CFDT), qui s'attend à ce que l'objectif de la direction soit «largement» dépassé.

Selon la CFDT et la CGT, l'engagement du groupe à faire assembler un nouveau véhicule à Rennes ne devrait pas suffire à enrayer les pertes d'emplois ni les journées de chômage technique, les prévisions de production - 60.000 véhicules en 2015 - étant qualifiées de «catastrophiques».

A Poissy, la CGT affirme que «près de 700 emplois seront supprimés» en 2015 à la suite de départs volontaires non remplacés, notamment avec les congés seniors. Ces congés pourraient concerner 160 personnes, selon un porte-parole du site.

La promesse de PSA d'embaucher des apprentis, en contrepartie des départs, ne trouve pas grâce aux yeux du syndicat, qui revendique «l'embauche d'un jeune en CDI pour chaque départ d'un ancien».

Sans cela, «l'usine va se vider peu à peu», a déclaré Frédéric Hémery, délégué CGT, ajoutant qu'à «Poissy plus qu'ailleurs, l'avenir est incertain à long terme».

Le constructeur va en outre supprimer en janvier une de ses deux lignes de montage à Poissy. Cela entraînera une réduction du nombre d'intérimaires, de 700 actuellement à «quelques dizaines», selon la direction du site, qui assure que «personne ne sera laissé sur le bord de la route».

PSA s'est engagé par un accord de compétitivité signé en 2013 avec quatre de ses six syndicats à ne fermer aucune usine en France d'ici à fin 2016. Les organisations non signataires (CGT et CFDT) s'inquiètent pour l'après-2016.

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