Le redoublement désormais «exceptionnel», et avec l'accord des parents

Le redoublement désormais «exceptionnel», et avec l'accord des parents

Le redoublement, qui a déjà diminué mais reste plus fréquent ...
© 2014 AFP

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Le redoublement, qui a déjà diminué mais reste plus fréquent en France qu'ailleurs, va devenir une décision «exceptionnelle», en accord avec les parents et entraînant un accompagnement spécifique des élèves, selon un décret jeudi au Journal officiel.

En septembre, la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem avait dit vouloir limiter le redoublement, jugé inefficace et coûteux, à «des cas exceptionnels», conformément à l'orientation fixée par la loi de 2013 sur l'école.

Les articles concernant le redoublement entrent en vigueur à la rentrée 2015. Désormais, il pourra intervenir pour «pallier une période importante de rupture des apprentissages scolaires», avec «l'accord écrit des représentants légaux de l'élève ou de l'élève lui-même, si celui-ci est majeur».

«En cas de redoublement, un dispositif d'aide est mis en place, qui peut s'inscrire dans un programme personnalisé de réussite éducative», selon le décret.

L'objectif est de limiter le redoublement «à des cas qui le justifient» comme «une rupture scolaire assez longue pour des raisons de maladie ou des raisons familiales» ou lors d'un palier d'orientation si l'élève n'a pas réussi à obtenir son choix, avait expliqué la ministre.

En cas de «simple retard scolaire, d'une difficulté scolaire, nous mettrons le paquet pour que les équipes pédagogiques se responsabilisent, préviennent le décrochage, accompagnent l'élève y compris en lui donnant des cours renforcés, mais lui permettent de continuer sa scolarité et de progresser à son rythme», avait-elle dit, sans indiquer les modalités précises. Des annonces sur la lutte contre le décrochage sont attendues vendredi.

Limiter le redoublement ,«c'est plutôt une bonne nouvelle», selon Paul Raoult, président de la FCPE, première fédération de parents d'élèves, «parce qu'on sait trop que le redoublement, sauf cas très particuliers, ne sert à rien, dévalorise l'élève qui ne peut pas apprendre sereinement».

En période de budget restreint, les 2 milliards d'euros que coûte le redoublement peuvent servir à «l'accompagnement des élèves en difficulté», fait-il valoir.

Le redoublement, «tout le monde est d'accord pour dire que dans la grande majorité des cas, c'est contre-productif», indique Valérie Marty, présidente de la Peep. «Néanmoins, je pense qu'il n'y a rien de nouveau sur les dispositifs pour aider les élèves, les accompagner afin qu'ils ne redoublent pas». Le décret «ne l'explicite pas».

«Le redoublement est déjà très nettement en baisse», souligne Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, premier syndicat de chefs d'établissement. Mais «moins il y a de redoublants, plus ceux qui restent sont en très grande difficulté».

Selon une étude du ministère, la proportion d'élèves en retard scolaire en 3ème a été presque divisée par deux en vingt ans, passant de 46% en 1993 à 24% à la rentrée 2013.

L'UNI (droite lycéenne et universitaire) a elle critiqué «le nivellement et l’égalitarisme qui progressent».

Le Conseil national d'évaluation du système éducatif (Cnesco) s'est aussi saisi de la question du redoublement, avec une conférence de consensus en janvier sur le thème «Lutter contre les difficultés scolaires: le redoublement et ses alternatives?».

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