De Koh Lanta au Raid amazones: Christelle Gauzet, flic en quête d'aventures
•Elle a trempé son mental sur les plages de Koh-Lanta, forgé son physique dans les courses d'endurance et veut se couler dans l'ombre des puissants pour assurer leur protection: Christelle Gauzet, policière, se prépare au Raid des amazones.© 2014 AFP
Elle a trempé son mental sur les plages de Koh-Lanta, forgé son physique dans les courses d'endurance et veut se couler dans l'ombre des puissants pour assurer leur protection: Christelle Gauzet, policière, se prépare au Raid des amazones.
Affectée comme conductrice au Service de la Protection - le service chargé d'assurer la sécurité des dirigeants français, des hôtes étrangers ou des personnes spécialement menacées -, cette grande liane brune de 34 ans participera du 17 au 26 novembre au Cambodge à la 13e édition du «Raid L'Arbre Vert Amazones», un défi multisports réservé aux femmes.
Pendant une semaine, elle et ses deux équipières vont enchaîner deux treks de 17 km, deux courses de VTT de 50 km, une course en canoë de 20 km et une épreuve d'orientation. Un programme «plus excitant qu'effrayant» pour cette sportive née.
Elle s'est essayée à toutes sortes de disciplines, d'abord pour «le bien-être ressenti après l'effort» mais aussi pour montrer aux hommes qu'elle est «aussi capable qu'eux». Alors elle n'étonne personne quand elle choisit de suivre la voie tracée par son grand-père et son père, tous deux CRS.
Sortie de l'école des gardiens de la paix, elle quitte sa région bordelaise natale pour les Yvelines où elle traite des affaires judiciaires classiques, des violences urbaines aux différends entre voisins, en passant par les découvertes de cadavres.
Puis, retour à Bordeaux, où elle intègre la brigade financière pour traquer «les escrocs en cols blancs». «A cette époque, je rêve des îles et je candidate à Koh-Lanta avec l'envie de me confronter aux autres en mode Robinson Crusoé», raconte la jeune femme, attablée à un café près du parc des Buttes-Chaumont, où elle aime courir.
- «Aussi bien qu'un homme» -
Retenue au casting de l'émission de téléréalité de TF1, elle essuie un refus de sa hiérarchie, qui revient ensuite sur sa décision mais à condition qu'elle prenne un congé sans solde.
Pendant 40 jours, elle «apprend à survivre». Comme les quinze autres candidats, elle doit trouver sa nourriture et construire un abri. Tenace et combative, elle force l'admiration de ses rivaux et remporte l'édition 2008. «Grâce au jeu, j'ai pris de l'assurance», assure la jeune femme, encore «émue par les bouquets de roses offerts par des collègues» qu'elle ne connaît pas pour «la remercier d'avoir donné une aussi belle image de la police».
Depuis, elle enchaîne les défis sportifs. Elle a déjà participé à six éditions du Raid Amazones, vient de boucler les 20 km de Paris et s'est inscrite à la première édition en février de la Saharienne, un raid féminin dans le désert marocain.
Des épreuves qui la préparent surtout à accomplir «son rêve de gosse»: devenir officier de sécurité - garde du corps - dans le très viril Service de la protection, où seule une trentaine de femmes sur 700 possèdent cette qualification.
Elle a déjà mis un pied dans l'institution en devenant conductrice, après avoir passé le test de conduite rapide. «Je suis la preuve vivante qu'une femme peut aussi bien faire qu'un homme au volant. L'important, c'est d'être motivé. Peu importe le sexe ou le métier», assure-t-elle, les yeux pétillants.
Mi-janvier, elle passera les tests d'officier de sécurité, qui écartent 85% des candidats. Au menu: parcours du combattant, boxe, self-défense, apnée, course de vitesse et d'endurance mais aussi tests psychologiques, d'organisation, informatique et anglais.
Cette fois, le physique ne comptera que pour 20%. Elle n'est pas intimidée: «Le corps humain est une machine qui s'adapte à la difficulté».