Nouvelles manifestations en France en soutien aux Kurdes de Kobané
•Aux cris de "Kobané résistance", plusieurs milliers de personnes ont de nouveau manifesté samedi en France, à Paris notamment, en soutien à la ville kurde du nord de la Syrie attaquée par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).© 2014 AFP
Aux cris de «Kobané résistance», plusieurs milliers de personnes ont de nouveau manifesté samedi en France, à Paris notamment, en soutien à la ville kurde du nord de la Syrie attaquée par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
Rassemblés place de la République, dans le centre de la capitale, les manifestants - 6.000 selon les organisateurs, 5.000 selon la police - ont ensuite marché jusqu'à Bastille, derrière une banderole demandant: «Qu'est-ce que vous attendez pour agir? Un nouveau massacre?».
«Kobané résistera, le peuple vaincra», «Daesh (autre nom de l'EI) no pasaran», pouvait-on aussi lire sur plusieurs pancartes.
De nombreux drapeaux rouges du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) étaient brandis par les manifestants, qui ont multiplié les slogans hostiles à la Turquie, «complice» selon eux des jihadistes de l'EI.
«Nous appelons la communauté internationale à cesser sa passivité et son insuffisance, qui paraissent hypocrites à la longue», a déclaré à l'AFP Yekbun Eksen, représentant de la Coordination nationale démocratique des Kurdes de France, à l'initiative du rassemblement.
Dénonçant «les calculs macabres de la Turquie», membre de la coalition internationale contre l'EI mais qui refuse aux Kurdes de rejoindre la Syrie pour porter secours à Kobané, M. Eksen a demandé «de laisser les volontaires prendre les armes».
«Comment peut-on laisser nos frères et soeurs se faire massacrer?», a déploré Canan Seyhan, une infirmière kurde de 35 ans installée à Paris, «écoeurée par l'absence de soutien de la Turquie».
Plusieurs personnalités d'extrême gauche, dont Olivier Besancenot, ont pris la parole, appelant le gouvernement français à protéger le peuple kurde face aux jihadistes de l'EI.
- «Jeu trouble» -
«La France doit cesser son jeu trouble avec la Turquie et dire clairement qui elle soutient», a déclaré le secrétaire national du PCF Pierre Laurent, exigeant «le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes».
A Lyon, 200 à 300 personnes ont défilé dans le centre ville, pour «condamner l'hypocrisie des pays occidentaux, dont la France, à l'encontre des Kurdes de Kobané», selon Azad Dersini, porte-parole du «comité de soutien à la résistance de Kobané».
Les manifestants brandissaient des drapeaux du Kurdistan ou à l'effigie du leader emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan. Parmi les revendications exposées dans les tracts: livraison d'armes pour la résistance kurde ou encore retrait du PKK de la liste des organisations terroristes de l'Union européenne.
A Mulhouse (Haut-Rhin), la manifestation a réuni 600 personnes. Un homme de 26 ans, extérieur à la manifestation, muni d'un long couteau et d'un poing américain, a été interpellé et placé en garde à vue. Auparavant la police avait utilisé du gaz lacrymogène pour prévenir un début d'échauffourée entre des manifestants et un homme dans une voiture, qui les avait peut-être provoqués, selon la police.
Vendredi soir, quelque 400 manifestants s'étaient rassemblés à Bordeaux et une centaine à Bayonne.
Les manifestations prokurdes se sont multipliées depuis l'avancée mi-septembre sur Kobané des jihadistes d'EI. Ces derniers renforçaient samedi leur emprise sur une grande partie de la ville défendue désespérément par des forces kurdes moins bien armées, l'ONU disant craindre pour la vie de milliers de civils.
Plus de 20.000 personnes ont également manifesté samedi à Düsseldorf, en Allemagne, pays dont la communauté kurde est considérée comme la plus importante en Europe, suivie de la France.