Sénat: vers un match Larcher-Raffarin pour la présidence
•Après avoir remporté la Haute assemblée, les sénateurs de ...© 2014 AFP
Après avoir remporté la Haute assemblée, les sénateurs de droite se préparent à arbitrer une nouvelle bataille, celle pour la présidence du Sénat, qui devrait se résumer à une réédition de l'affrontement de 2008 entre les UMP Jean-Pierre Raffarin et Gérard Larcher.
Cette élection pour succéder au plateau, la présidence du Sénat, au socialiste Jean-Pierre Bel aura lieu mercredi après-midi. M. Bel a décidé d'arrêter la vie politique.
Le groupe UMP organise des primaires mardi pour départager ses deux champions. Un troisième candidat UMP, Philippe Marini (Oise), est candidat lui aussi pour faire entendre sa voix.
Cette primaire renouvelle le duel qui avait eu lieu au sein de l'UMP en 2008 avec les mêmes protagonistes. A cette époque, Gérard Larcher l'avait emporté face à l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac.
Cette fois, Gérard Larcher, qui a présidé le Sénat de 2008 à 2011, est parti très tôt, annonçant sa candidature dès février. «La question de savoir à quoi nous servons est posée», a-t-il déclaré samedi au Parisien alors que selon un sondage, plus d'un Français sur deux serait favorable à la disparition de la Chambre haute.
Pas question pour autant qu'un Sénat de droite soit «en opposition frontale» avec le gouvernement de Manuel Valls, dit-il. Il devra bien sûr «préparer une majorité d'alternance» pour 2017, souligne le sénateur des Yvelines, mais il devra également entamer un dialogue avec le gouvernement.
«Je propose un vrai sursaut», souligne de son côté Jean-Pierre Raffarin, qui n'a dévoilé ses intentions que le 12 septembre. Il considère que «l'avenir du Sénat passe par +un rapport de force républicain+ avec le président de la République».
«Je crois que j'ai la capacité de résistance parce que je connais bien l'Etat de l'intérieur et que je crois pouvoir avoir la force d'être quelqu'un qui portera le Sénat haut», dit-il.
Dimanche, il a envoyé une rafale de tweets pour féliciter les sénateurs UMP élus ou réélus.
- Deuxième personnage de l'Etat -
Philippe Marini s'engage pour sa part à «travailler efficacement à une rénovation du Sénat dans ses procédures pour qu'il joue tout son rôle».
Deux autres candidats se sont déclarés pour la présidence du Sénat.
La centriste Nathalie Goulet, qui se présente en candidate indépendante, veut un Sénat «plus efficace», quitte à diminuer le nombre de sénateurs.
A gauche, c'est le président de groupe PS Didier Guillaume, un proche de François Hollande, que les sénateurs socialistes ont désigné. Le groupe centriste pourrait décider à la dernière minute de présenter un candidat.
Mercredi, l'élection du président du Sénat par ses pairs aura lieu en séance publique par un vote à bulletin secret. Si la majorité absolue des suffrages exprimés est nécessaire aux premier et deuxième tours, la majorité relative suffit en cas de troisième tour.
A 15h00, la séance sera ouverte par l'installation d'un bureau provisoire réunissant le doyen d'âge, actuellement le sénateur de La Réunion, Paul Vergès, 89 ans, (groupe Communiste, républicain et citoyen), assisté de six secrétaires, les six plus jeunes sénateurs parmi lesquels figure David Rachline, 26 ans, un des deux élus du FN.
Dans la mesure où le président du Sénat assure l'intérim du chef de l'Etat en cas de décès ou de démission, il est considéré comme le deuxième personnage de la République. Ainsi, Alain Poher, qui a présidé le Sénat de 1968 à 1992, a assuré par deux fois cet intérim, après la démission du général de Gaulle (1969), puis à la mort de Georges Pompidou (1974).
Le président du Sénat dispose alors de toutes les prérogatives du chef de l'Etat, sauf le recours au référendum et le droit de dissolution.
Il dispose aussi d'un important pouvoir de nominations, désignant par exemple trois des neuf membres du Conseil constitutionnel et un du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
En outre, il doit être obligatoirement consulté par le chef de l'Etat avant toute dissolution de l'Assemblée nationale. Il peut saisir le Conseil constitutionnel si les textes votés ne lui paraissent pas conformes ou le Conseil d'Etat sur une proposition de loi.