« Je n'ai pas besoin de péridurale »
•Santé Alors que le Sénat se penche sur les maisons de naissance, « 20 Minutes » en a visité uneGilles Durand et Mikael Libert
«L'accouchement ne doit pas être une souffrance. » Lucette Visée-Maton a plus de cinquante ans d'expérience de sage-femme et plus de 1 500 accouchements à son actif. Voilà quatorze ans, elle ouvrait une des premières maisons de naissance à La Louvière (Belgique). « A la fin des années 1990, de plus en plus de femmes me demandaient de les accoucher à domicile », raconte-t-elle. Depuis, elle donne naissance, en moyenne, à un bébé par mois, de manière la plus naturelle possible, sans monitoring, ni stress. « Le monitoring, c'est comme un lave-vaisselle, je l'utilise si j'en ai besoin, sinon, c'est mieux fait à la main », lance cette accoucheuse octogénaire. «On est allé trop loin dans la médicalisation de l'accouchement, au détriment du bien-être de la femme et de l'enfant. Je ne déclenche jamais et je n'ai pas besoin de péridurale.» Dans son logis de La Louvière, elle a installé deux chambres, avec le minimum au niveau des instruments et un réanimateur datant des années 1950. « Je ne m'en sers jamais, mais au cas où… », avoue Lucette Visée-Maton. A deux pas, un hôpital est prêt à prendre le relais en cas de complication. En Belgique, on dénombre une demi-douzaine de maisons de naissance. « Elles ne sont pas officiellement reconnues par le ministère, souligne Lucette Visée-maton. Mais on ne nous empêche pas d'exercer, comme en France. »