Une mère perd son bébé in utero et incrimine la maternité saturée
•Une femme a perdu vendredi l'enfant qu'elle portait, mort in utero, faute de place, selon elle et son compagnon, à la maternité Port-Royal à Paris où elle devait accoucher, rapporte dimanche Le Parisien.© 2013 AFP
Une femme a perdu vendredi l'enfant qu'elle portait, mort in utero, faute de place, selon elle et son compagnon, à la maternité Port-Royal à Paris où elle devait accoucher, rapporte dimanche Le Parisien.
Une autopsie du foetus doit être pratiquée et une enquête a été lancée, selon le patron de la maternité, Dominique Cabrol, cité par Le Parisien. Évoquant un événement "très triste", M. Cabrol reconnaît "une saturation totale" de la maternité le jour où l'accouchement devait être pratiqué. Mais l'examen de la patiente ce jour-là montrait un rythme "normal", souligne-t-il. "Rien ne laissait présager qu'il y avait un risque", affirme le praticien.
L'Agence Régionale de Santé d'Ile-de-France a dit à l'AFP "suivre de près cette situation" et "reste dans l'attente de l'analyse de l'AP-HP" qui est en cours.
Le couple devait se rendre jeudi pour déclencher l'accouchement dans cette maternité du sud parisien --l'une des plus importantes de Paris et parmi les plus réputées -- qui leur a finalement demandé de reporter le rendez-vous de quelques heures ; mais à leur arrivée il n'y avait plus de chambre libre, écrit le quotidien. Or, le couple affirme avoir informé la maternité sur le fait que le bébé ne bougeait pas beaucoup.
A force d'insister, le couple est dirigé vers les urgences plusieurs heures après, mais constatant que l'hôpital est saturé, il demande, en vain, à être admis dans un autre établissement, et finit par rentrer chez lui. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le couple se rend aux urgences, où le personnel hospitalier ne peut que constater la mort in utero du bébé.
La maternité Port-Royal est réputée pour la prise en charge de la prématurité, des grossesses gémellaires et de toutes les grandes pathologies maternelles. Près de 6.000 naissances peuvent être assurées dans ses locaux modernes et flambant neufs, selon la maternité qui a rouvert ses portes en février 2012 après des mois de travaux.
Il n'y a plus en France "d'indicateur fiable" pour ce qui concerne les enfants morts-nés, informait la Cour des comptes dans un rapport de 2012 sur la politique périnatale.
"La déclaration à l’état civil d’un enfant né sans vie est désormais laissée à la liberté des parents pour toute grossesse à partir de 15 semaines", dit la Cour des comptes et "l’enregistrement n’étant plus exhaustif" (...) "la France ne dispose plus de statistiques fiables pour la mortinatalité, seul pays européen avec Chypre dans cette situation".
"Cette lacune est d’autant plus préoccupante que selon le rapport Euro-Peristat de 2008, la France avait en 2004 le taux de mortinatalité le plus élevé d’Europe (9,1 pour 1.000), dit la Cour des comptes.