Interview de Yann Arthus-Bertrand, photographe.

Vous avez confié, au cours du mois dans une interview au Parisien, que vous soutenez la candidature de Nicolas Hulot à l’élection présidentielle. Pourquoi ?

L’écologie est un enjeu majeur de notre société mais ni les politiques ni l’opinion publique n’en ont pris conscience. Lorsque je vois, par exemple, qu’il n’y a pas une ligne de questions environnementales dans le programme de Nicolas Sarkozy, je suis interpellé. Nicolas Hulot, qui bénéficie d’une véritable aura en France, peut faire évoluer les choses.

Pensez-vous réellement qu’il ira jusqu’au bout de sa démarche et se lancera dans la course politique ?

Je trouverais ça génial mais franchement, je n’y crois pas. Politique, c’est un véritable métier et Nicolas Hulot est beaucoup plus proche du monde des ONG que des partis. Son objectif est davantage de dire aux responsables politiques : « attention, vous n’en faites pas assez ».

Pensez-vous que certains partis, comme les Verts, puissent lui proposer de les représenter à la présidentielle ?

Beaucoup de monde souhaiterait pouvoir récupérer Nicolas Hulot mais il est trop intelligent pour rentrer dans un parti. Il sait qu’il faut placer l’écologie, qui n’est ni de droite ni de gauche, au-dessus des partis. Quant aux Verts, pour qui je vote par romantisme, ils sont perçus comme beaucoup trop à gauche dans certains milieux pour pouvoir sensibiliser efficacement les Français aux enjeux environnementaux.

Propos recueillis par Alexandre Sulzer