Lot-et-Garonne: Des restes d'un foetus découverts dans un centre équestre
ENQUÊTE•outes les hypothèses sont étudiées par les gendarmes...© 2012 AFP
Des restes d'un foetus ont été découverts mardi par deux chiens dans un centre équestre de Clairac, village du Lot-et-Garonne entre Marmande et Agen au centre d'une enquête mobilisant des dizaines de gendarmes.
Les chiens ont fait la macabre découverte dans un centre équestre en pleine campagne, à proximité de cette bourgade de 2.500 âmes, à une quarantaine de km au nord-ouest d'Agen: mardi, vers 17h, ils ont rapporté à leur maître, propriétaire du centre Les Ecuries Richard Soen, une tête, un bras et une partie du thorax, toujours attachés et semblant manifestement appartenir à un foetus.
Le centre équestre en question n'était pas joignable mercredi matin et son propriétaire était entendu par les gendarmes.
Le centre est relativement isolé
Mercredi, le capitaine Jean Gambier, commandant en second de la compagnie de Marmande (Lot-et-Garonne) a confirmé à une correspondante de l'AFP qu'il s'agissait bien des restes d'un foetus. Une autopsie, pratiquée mercredi matin à l'institut médico-légal de Bordeaux, devrait notamment déterminer le sexe de l'enfant, les causes de sa mort et s'il était vivant à la naissance.
Le centre équestre, s'étendant sur une dizaine d'hectares, est situé au lieu-dit Cambes, dans une zone relativement isolée, à quelques kilomètres du bourg. Il a été entièrement bouclé par une trentaine de gendarmes. Mardi soir, outre les militaires, un magistrat du parquet d'Agen, un médecin-légiste ainsi que la maire du village étaient présents sur place.
Un chien pisteur est intervenu jusqu'à 22H00 afin de trouver d'éventuels autres restes et le lieu de la découverte, en vain, selon la gendarmerie. Mercredi matin, un autre chien, spécialisé dans la recherche de cadavres, a lui aussi vainement parcouru le secteur.
Un hélicoptère mobilisé
Un hélicoptère de la gendarmerie va survoler mercredi après-midi la zone qui va être ratissée par une cinquantaine de gendarmes.
«Toutes les hypothèses sont envisagées. La priorité, c'est de rechercher les restes du corps et le lieu de la découverte. Ensuite, on orientera les investigations en fonction de ce que l'on aura trouvé», a insisté le capitaine Gambier, qui s'attend à une «enquête difficile». Les investigations ont été confiées en co-saisine à la section de recherches (SR) d'Agen et à la brigade de recherches (BR) de Marmande (Lot-et-Garonne).
L'officier n'était pas en mesure de confirmer si les restes avaient été déterrés par les chiens où s'ils les avaient trouvés à même le sol. «Ce genre d'affaire est dramatique», a réagi auprès d'une correspondante de l'AFP Françoise Bize, maire PS de Clairac.
«J'ai du mal à comprendre qu'on pense à ne pas déclarer une grossesse ou faire cela. Après, la détresse humaine, elle est là, parfois. La détresse psychologique qu'on ne maîtrise pas. Mais ce n'est pas à moi de porter un jugement», a encore déclaré l'élue, qui s'est rendue sur place mardi soir.
Le village Clairac a été marqué en 1991 par l'assassinat d'une jeune fille, Caroline Nolibé, poignardée près du domicile de son père. Ce dernier, un temps désigné par des rumeurs villageoises, a été incarcéré pendant un mois et demi avant d'être définitivement blanchi par la justice en 2001 et d'être indemnisé à hauteur de 50.000 euros en 2010.
Un handicapé mental a été condamné en janvier 2004 à 15 ans de réclusion criminelle pour l'assassinat de la jeune fille. «Ici, on enterre plus vite les gens qu'on ne les fait naître», a commenté, sous couvert de l'anonymat un restaurateur de Clairac a indiqué à une correspondante de l'AFP.