Enfant violentée par son institutrice : Plainte, enquête et mise à pied… Le point sur cette affaire
Violences•Une enfant qui faisait sa première rentrée en maternelle a été violentée par son institutrice le 5 septembre dernier. Une scène filmée, et diffusée sur les réseaux par l’avocate de la famille, entraîne de nombreuses réactionsA.V. avec AFP
Des cris et des pleurs dans une salle de classe de petite section de maternelle, rien d’anormal jusqu’ici. Puis, une institutrice qui lève la main, frappe l’enfant, avant de lui verser dessus le contenu d’une bouteille. La scène, survenue le 5 septembre dernier dans une école maternelle du 15e arrondissement de Paris, a été filmée et diffusée ce lundi par l’avocate de la famille de l’enfant violentée qui a porté à plainte.
Faits, enquête ouverte, plainte et mise à pied… 20 Minutes fait le point sur cette affaire qui fait réagir jusqu’au ministère de l’Education.
Ce qu’il s’est passé
Dans une vidéo filmée dans l’école des Frères Voisins du 15e arrondissement de Paris, on peut voir une enseignante frapper une petite fille en pleurs au niveau du dos avant de lui verser dessus le contenu d’une bouteille. La scène diffusée dure 57 secondes et a été filmée par la mère d’une autre écolière de la classe, précise Le Parisien. La vidéo en question a été publiée ce lundi par l’avocate Vanessa Edberg, qui mène une procédure pour le compte de la famille
Vers la fin de la vidéo, on peut entendre clairement l’institutrice dire à l’enfant : « Voilà, ça te fait du bien là ? » Les faits se sont déroulés le 5 septembre dernier, première semaine de rentrée des écoles et l’enfant violentée connaissait les premiers jours de sa vie en classe. Selon Le Parisien toujours, l’écolière pleurait dès le début de la vidéo car elle avait reçu un coup, a expliqué son père. La fillette de trois ans avait précédemment fait part à sa mère de « coups » de la part de l’enseignante.
Quelles sont les suites judiciaires ?
Une enquête préliminaire a été ouverte après une plainte de la mère de la fillette de trois ans, a indiqué ce mardi le parquet de Nanterre. La mère de la fillette a porté plainte le 5 septembre à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) pour des « faits qualifiés à ce stade de violence sur mineur de 15 ans sans incapacité », selon le parquet de Nanterre.
Cette plainte a donné lieu à une ouverture d’enquête préliminaire confiée au commissariat d’Issy-les-Moulineaux, dont le parquet de Nanterre devrait se dessaisir rapidement au profit du parquet de Paris, les faits s’étant produits dans le 15e arrondissement de la capitale.
Que devient l’institutrice ?
L’institutrice a été suspendue de l’éducation nationale, dans un arrêté signé ce mardi par le recteur de l’académie de Paris, Bernard Beignier. Il s’est rendu également ce mardi dans l’école des Frères-Voisin située au sud-ouest de Paris, afin d’échanger avec les enseignants.
Il a assuré lors d’un point de presse prendre « les choses très au sérieux » dans cette affaire qu’il juge « inadmissible ». « J’ai signé ce (mardi) matin l’arrêté de suspension de cette enseignante, ce qui n’est pas une sanction mais une mesure de protection et ensuite il y aura à la fois une enquête pénale puisqu’une plainte a été déposée et une enquête administrative qui pourra conduire très certainement à un conseil de discipline, voire des sanctions qui vont du blâme à la révocation », a précisé le recteur qui a assuré que depuis les faits, cette enseignante « est en arrêt et a été remplacée dans sa classe ».
Les autres réactions
Se disant devant des journalistes « extrêmement choquée » mardi, la ministre de l’Education nationale démissionnaire, Nicole Belloubet, avait annoncé lundi soir sur X avoir demandé « sans délai le lancement d’une procédure disciplinaire, avec une suspension immédiate de la professeure ».
Pour Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-Snuipp, principal syndicat du premier degré (maternelle et élémentaire), « les images montrent une situation choquante, ce n’est pas un geste professionnel ». « En tant qu’enseignant, nous devons assurer la sécurité physique et affective des élèves », a-t-elle martelé.
Les dernier faits-divers« C’est tout à fait insoutenable, ce comportement est inqualifiable, venant d’une enseignante confirmée, qui était dans cette école depuis déjà une dizaine d’années », a estimé Philippe Goujon, maire LR du 15e arrondissement de Paris, interrogé sur « BFMTV ». Cette professeure « connaît bien l’école, les parents, les élèves, et c’est une enseignante qui a une cinquantaine d’années », « qui (ne) se laisse pas emporter normalement par ses émotions », a-t-il poursuivi.