Paris : Une femme menaçant de se faire exploser dans le RER neutralisée par la police
enquete•Un périmètre de sécurité a été mis en place autour de la station Bibliothèque François Mitterrand. Aucun explosif n’a été retrouvéT.C. avec AFP et 20 minutes TV
Une femme qui menaçait de se faire exploser a été neutralisée par les policiers, ce mardi matin, dans la station RER Bibliothèque François Mitterrand, apprend 20 Minutes de sources concordantes. La suspecte, qui était intégralement voilée, voyageait à bord du RER C lorsqu’elle a commencé à proférer dans la rame des menaces de mort et des « propos apologiques », indique une source policière.
Selon une autre source policière, la mise en cause avait été repérée dans un premier temps dans le RER au niveau de la commune de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), tenant des propos tels que « on va tous mourir », puis a été signalée à nouveau à la station Bibliothèque François Mitterrand aux cris de « Allah akbar » et « tout va péter ».
Deux policiers ont tiré à huit reprises
Les fonctionnaires la Bac ont isolé la suspecte tandis que leurs collègues évacuaient la station. Selon nos informations, elle a menacé de se faire exploser. Le préfet de police Laurent Nuñez a précisé que les policiers lui ont « demandé de s'asseoir au sol », mais que la femme s'est relevée et s'est « dirigée vers les fonctionnaires de police ». Ils lui ont « adressé des sommations », lui demandant de ne pas bouger et de montrer ses mains, pour vérifier qu'elle n'avait pas d'arme, mais elle a « refusé d'obtempérer. » Deux policiers ont alors tiré à huit reprises, a précisé le parquet qui avait initialement évoqué le tir unique d'un policier.
Grièvement blessée à l'abdomen, elle a été d'abord été médicalisée sur place avant d'être hopitalisée. Le pronostic vital de la femme est engagé, nous indique le parquet de Paris.
Un périmètre de sécurité a été mis en place. Les démineurs ont été dépêchés sur les lieux pour procéder à des vérifications. A ce stade, aucun explosif n’a été retrouvé. Les trains ne desservaient plus la station ce matin, a indiqué la SNCF sur X (anciennement Twitter). La station était toujours fermée mardi en début d'après-midi et le ministre des Transports Clément Beaune s'est rendu sur place.
Déjà interpellée en 2021
Cette femme, âgée de 38 ans, avait déjà été interpellée en juillet 2021, notamment par des militaires de l'opération Sentinelle. Ce jour-là, « vêtue également d'un voile intégral » et munie d'un « tournevis », elle avait tenu des « propos à caractère religieux » avec une « attitude menaçante » , a expliqué Laurent Nuñez.
Un temps placée en garde à vue, elle avait ensuite été « internée », car souffrant de « troubles psychiatriques ». Elle n'avait pas fait l'objet d'une fiche pour radicalisation (FSPRT), contrairement à ce que des sources policières ont indiqué dans un premier temps.
Deux enquêtes sont ouvertes. L’une a été confiée à la police judiciaire de Paris pour apologie, menaces de mort et acte d’intimidation sur un dépositaire de l’autorité publique pour l’empêcher de conduire sa mission. L’autre, concernant l’usage de l’arme à feu des policiers, a été confiée à l’IGPN, la police des polices.