ENSEIGNEMENTEnquête ouverte pour « agressions sexuelles » dans un lycée de Nice

Nice : Une enquête ouverte dans un lycée pour « agressions sexuelles » et « outrages sexistes », le proviseur mis à pied

ENSEIGNEMENTLe lycée privé catholique Sasserno, dans le centre de Nice, est sous le coup d’une enquête diligentée par le parquet de Nice depuis l’automne. Le proviseur de l’établissement a été mis à pied à titre conservatoire selon le diocèse
Fabien Binacchi

Fabien Binacchi

L'essentiel

  • Le lycée privé catholique Sasserno, à Nice, est sous le coup d’une enquête pour « agressions sexuelles, tentatives d’agressions sexuelles et outrages sexistes par personne abusant de l’autorité de ses fonctions », selon le procureur.
  • Le proviseur de l’établissement a été mis à pied mercredi, mais le diocèse de Nice précise qu’il s’agit d’une « simple mesure conservatoire dépourvue de tout caractère disciplinaire ».
  • Deux autres personnes sont également visées, dans des courriers de dénonciation qui pourraient avoir été motivés par des « jalousies internes », des envies de « vengeance » et même « une cabale », selon certaines sources.

Dans le centre de Nice, le lycée privé catholique Sasserno est en pleine tempête. Le proviseur a été mis à pied mercredi à titre conservatoire, alors que l’établissement est sous le coup d’une enquête, indique à 20 Minutes le procureur de la République, confirmant une information de France 3 Côte d’Azur. Ouverte depuis la mi-octobre et confiée à la sûreté départementale, elle porte sur des soupçons « d’agressions sexuelles, de tentatives d’agressions sexuelles et d’outrages sexistes par personne abusant de l’autorité de ses fonctions », a précisé Xavier Bonhomme.

Selon son avocat Me Philippe Soussi, le chef d’établissement n’a pas été interrogé par les enquêteurs à ce stade. Il a en revanche été entendu par la direction diocésaine de l’enseignement catholique (DDEC) du diocèse de Nice, qui confirme sa mise à pied dans un communiqué transmis à 20 Minutes. Elle précise qu’il s’agit d’une « simple mesure conservatoire dépourvue de tout caractère disciplinaire » et qu’elle « s’inscrit dans le cadre des procédures en cours et dans le respect des droits de chacun ». « Aucune décision définitive n’a cependant été prise » le concernant, est-il également spécifié.

Une « cabale » ?

La DDEC assure également qu’un « signalement a été effectué au procureur de la République » dès qu’elle a été « informée d’un certain nombre de faits préoccupants au sein de l’établissement ». C’était l’automne dernier. Depuis, les choses se sont accélérées. Les 7 et 8 février, à la demande de l’évêque de Nice, une « visite de tutelle extraordinaire » a été diligentée dans le lycée, au cours de laquelle « plus de 60 personnes ont été auditionnées », note encore l’institution religieuse.

Le chef d’établissement ne serait pas le seul à être visé. D’après France 3 Côte d’Azur, le proviseur mais également deux autres personnes sont mises en cause dans des lettres de dénonciation en grande partie anonymes, mais aussi signées par « d’anciens personnels congédiés ou par des membres actuels qui reprocheraient à la direction sa mauvaise gouvernance ».

Ces courriers auraient ainsi pu être motivés par des « jalousies internes ». La plupart des personnels, qui soutiennent majoritairement les trois individus suspectés selon Nice Matin, évoquent même « une vengeance, une cabale pour faire dégager le chef d’établissement », selon une source citée par le quotidien régional. Contactée par 20 Minutes, la directrice adjointe de l’établissement n’a pas souhaité faire de commentaire. L’enquête se poursuit.