L’Effroi« Super papa »… Qui était Nessim Ramdane, abattu par un tueur de 14 ans ?

Meurtre à Marseille : « Attachant et respectueux »… Qui était Nessim Ramdane, le chauffeur VTC abattu par un ado ?

L’EffroiNessim Ramdane, 37 ans, chauffeur de VTC, footballeur amateur, a froidement été tué d’une balle dans la nuque lorsqu’il a refusé de conduire un tueur de 14 ans à commettre un règlement de compte
Meurtre à Marseille : Tueur à gages de 14 ans et « narchomicide », ce que l'on sait de l'enquête
Alexandre Vella

A.V.

L'essentiel

  • Nessim Ramdane, un chauffeur VTC de 37 ans, a été froidement abattu ce vendredi d’une balle dans la nuque par un très jeune tueur de 14 ans qu’il a refusé de conduire.
  • Père de famille, footballeur accompli… Les hommages et témoignages au sujet de la bonté de Nessim Ramdane se multiplient.
  • D’une enfance dans les quartiers nord de Marseille à son installation à Saint-Zacharie, 20 Minutes dresse le portrait de cette nouvelle victime de la violence froide et aveugle des narcotrafiquants marseillais.

Le narcotrafic a fait une nouvelle victime innocente à Marseille. Nessim Ramdane, un chauffeur VTC de 37 ans, a été froidement abattu ce vendredi d’une balle dans la nuque par un très jeune tueur de 14 ans lorsqu’il a refusé de le conduire à commettre son crime. Enfant des quartiers nord, Nessim Ramdane avait fui cet environnement, trop souvent toxique lorsqu’il n’est pas mortel, pour s’installer il y a deux ans avec sa famille dans un logement social de Saint-Zacharie, petite ville varoise située à une trentaine de kilomètres à l’est de Marseille.

Depuis, les hommages se sont multipliés, notamment dans le monde amateur du football provençal où les qualités de joueur et d’homme de Nessim Ramdane étaient largement reconnues : « Nessim était une personne au grand cœur et un joueur hors pair », a exprimé sur Facebook L’Etoile Sportive Fosséenne, le club de Fos-sur-Mer où Nessim a joué entre 2016 et 2018.

Il préparait un diplôme d’entraîneur de foot

D’Endoume à Gignac, de Consolat à Saint-Zacharie et jusqu’à Six-Fours pour cette saison, Nessim avait évolué parmi les meilleurs clubs amateurs de la région. A 37 ans, et alors que sa carrière entrait sur la pente descendante, il était en train de valider un brevet de moniteur de football (BMF), diplôme permettant d’entraîner contre rémunération. « Tu étais une si bonne personne, […] je suis vraiment triste de ta disparition soudaine alors qu’on devait tous se voir pour la remise des diplômes », regrette ainsi Kali, un joueur de Mazargues avec qui Nessim passait le BMF. « Nous perdons un homme au grand cœur, un super papa, un ami fidèle », a rendu hommage le district du Var.

En plus de sa passion pour le ballon rond, Nessim cumulait les emplois pour faire vivre sa famille. Il avait créé deux microentreprises, dans le conseil en énergie et la vente par correspondance et s’était donc également lancé comme chauffeur VTC pour la plateforme Bolt.

Nouveau visage de la violence aveugle des narcos

Son ancien club de Fos décrit aussi un homme « attachant et respectueux », au « caractère bien trempé ». Un caractère qui l’a mené à s’opposer à la « sauvagerie inédite », dénoncée par le procureur de Marseille Nicolas Bessone, des « babies tueurs » et de leurs sinistres employeurs des réseaux marseillais.

Nessim Ramdane laisse derrière lui sa femme et ses trois enfants : des jumeaux de onze ans, et une petite fille de quatre ans. Et le souvenir d’un homme qui voulait vivre pour sa passion en offrant à sa famille un cadre de vie qu’il n’avait pas eu la chance d’avoir dans son enfance. Le voilà devenu une énième victime de la violence froide, aveugle et absurde des narcotrafiquants marseillais.