ENQUÊTEQui est Jean-Anthony Blas, le narcotrafiquant marseillais arrêté en Espagne ?

Marseille : Qui est Jean-Anthony Blas, le narcotrafiquant arrêté en Espagne ?

ENQUÊTEJean-Anthony Blas, recherché pour exécuter une peine de dix ans, a été arrêté dans une cafétéria de Salou, en Catalogne. Il serait la tête du réseau de Campagne-Lévêque et a mené la vie dure aux autorités pendant au moins dix ans
Alexandre Vella

Alexandre Vella

L'essentiel

  • Jean-Anthony Blas, 34 ans, a été arrêté dimanche en Espagne près de Tarragone.
  • Il est présenté comme l’une des têtes de réseau du trafic de drogue de Campagne-Lévêque et « l’un des fugitifs les plus recherchés de France ».
  • « 20 Minutes » fait le point sur ce que l’on sait de son parcours.

Casquette sombre et doudoune verte, Jean-Anthony Blas, 34 ans, est plaqué au sol dans une cafétéria de Salou par deux policiers catalans en civil, d’après la vidéo publiée par les forces de l’ordre espagnoles. Suspecté d’être une tête de réseau du trafic de drogue de Campagne-Lévêque, le narcotrafiquant a été arrêté en Espagne le week-end dernier, mettant fin à une cavale d’un an.

Pour autant, le Marseillais avait déjà eu droit aux honneurs de la presse il y a presque dix ans, une durée équivalente à la peine de prison qui l’attend. Le point sur ce que l’on sait du boss discret de Campagne-Lévêque, l’une des cités les plus lucratives et emblématiques du trafic de stups.

Une fuite en Espagne (classique)

C’est la tendance de ces dernières années. Les boss des réseaux marseillais se sachant rechercher cherchent souvent refuge (un temps) à l’étranger. Jean-Anthony Blas, n’a pas dérogé à la règle. Le trentenaire avait vraisemblablement trouvé refuge à Salou il y a un peu plus d’un an, en mars 2023, soit juste après avoir échappé à une vague d’interpellation dans son réseau, soit juste avant. Mais comme d’autres figures du narcotrafic marseillais, sa cavale n’aura pas duré. Ces trois dernières années « Meziani, dit “souris”, s’est fait arrêter au Maroc, Djeha, surnommé “Mimo” en Algérie, Berrebouh, aka “marcassin” à Dubaï ou encore Nabti, connu comme “Marteau”, pris à Bruxelles », rappelle Denis Trossero, une carrière de faits-diversiers à La Provence et auteur de Règlements de comptes à Marseille, publiée en début d’année.

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« Salou, station balnéaire au sud de Tarragone, a aussi vu ces derniers mois un double assassinat de membres des “Yoda” pour lequel plusieurs membres du clan rival des “DZ” ont été interpellés », contextualise Denis Trossero.

Un « petit » patron ou un « gros » discret ?

A l’inverse des narcobandits cités plus haut à ses côtés, il n’est pas connu de surnom à Jean-Anthony Blas. De même, s’il est suspecté d’être « le principal membre d’un clan » marseillais se livrant au trafic de drogues et présenté par la police espagnole comme « l’un des fugitifs les plus recherchés de France », il était resté plutôt sous les radars.

Non pas qu’il ne fût pas connu des services de police et de justice, son casier comportait déjà dix mentions en 2015 – nous y reviendrons –, mais les délits étaient relativement mineurs et aucune cour d’assises ne semble l’attendre. Une peine de dix ans de prison attend toutefois Jean-Anthony Blas. Condamné dans une classique association de malfaiteurs de trafiquant de stupéfiants, il ne s’était jamais présenté pour l’exécuter.

Reste qu’avec la Paternelle, mis à l’arrêt actuellement et La Castellane, Campagne-Lévêque figure dans le trio de tête des plans stup des cités des quartiers nord de Marseille. Cette dernière étant la plus accessible depuis le centre-ville.

Une archive de 2015 en dit un peu sur le bonhomme

Bonheur de la mémoire d’internet et du travail des chroniqueurs judiciaires de La Provence, le nom de Jean-Anthony Blas figure en bonne place dans un compte rendu d’audience d’une affaire rocambolesque.

Nous sommes en 2015, à la mi-juin, sur le parking du tribunal d’Aix-en-Provence. Tenu par les menottes par un policier, Anthony Blas sort alors du bureau du juge de l’application des peines qui l’a convoqué après un incident avec son bracelet électronique. Son frère Richard, au casier également bien fourni, l’attend devant. S’en suit alors une bagarre avec deux policiers au terme de laquelle les deux jeunes hommes, Jean-Anthony les pinces encore aux poignets, s’enfuient à moto. Ils seront rapidement repris et condamnés à quatre et cinq ans de prison.