Mardi, un homme a été interpellé à Toulon, soupçonné d’être l’auteur de plusieurs tentatives de meurtres de personnes sans-abri ces derniers jours, notamment celui d’un homme à Lyon. Quelles sont les autres affaires dans lesquelles il pourrait être impliqué ? Que sait-on de ce suspect ? Où en est l’enquête ? 20 Minutes fait le point.

Que s’est-il passé à Lyon ?

Lundi matin, dans le 2e arrondissement de Lyon, vers Perrache, un homme sans domicile fixe de nationalité moldave a été découvert mort avec une large plaie à la tête, un parpaing ensanglanté à côté de lui.

Une caméra de vidéosurveillance avait filmé une personne en train de lui porter des coups à la tête. Une enquête pour assassinat a été ouverte, l’auteur des faits activement recherché.

Mardi, les forces de l’ordre ont arrêté un individu à bord d’un train à Toulon après le signalement d’une femme qui venait d’être agressée. « Après vérification sur le fichier des personnes recherchées, les policiers se sont rendu compte qu’il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par une juge d’instruction d’Evry », a précisé le procureur de Toulon Samuel Finielz.

Quelles sont les autres affaires de meurtres et tentatives de meurtres pour lesquelles il est suspect ?

Cet homme est effectivement soupçonné d’avoir commis trois autres tentatives d’homicide « avec le même mode opératoire », à Evry, à Dijon et à Strasbourg, d’après une autre source policière. Selon une autre source, il ne s’en prenait qu’à des personnes sans abri et ces attaques connues s’étalent sur les dernières semaines.

Selon le parquet d’Evry, le mandat dont il faisait l’objet visait une tentative d’homicide commise le 23 octobre sur le parvis de la gare d’Evry-Courcouronnes. Un homme, qui était en train de dormir, a reçu un bloc en béton sur le visage. Hospitalisée initialement avec un pronostic vital engagé, la victime, s’est vue finalement délivrer une incapacité totale de travail de 45 jours, a expliqué le parquet.

A Dijon, en juillet, une femme de 42 ans a aussi été agressée par un individu qui a lui asséné un ou plusieurs coups de pierre à la tête, selon le procureur. L’ITT de la victime était fixée à 10 jours.

A Strasbourg, une enquête a été ouverte à la suite de l’agression d’un SDF le 30 octobre. La victime a initialement été hospitalisée avec un pronostic vital engagé, mais ses jours ne sont plus en danger, a précisé le procureur Alexandre Chevrier dans un communiqué. Des investigations sont en cours pour « établir un rapport avec l’individu interpellé » à Toulon mais « en l’état de l’enquête, il n’existe aucun lien objectif et toute conclusion est prématurée », a-t-il ajouté.

Dans la nuit du 4 au 5 novembre, une personne sans domicile fixe avait été agressée de la même manière, à Rotterdam, aux Pays-Bas. La scène avait elle aussi été filmée. La victime est actuellement dans le coma.

Que sait-on du suspect ?

Lors de son interpellation, l’individu s’est présenté comme un Camerounais de 32 ans faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), selon une source policière.

Dans un avis de recherche, publié sur Internet, la police néerlandaise avait diffusé une image d’un homme à la peau sombre, âgé d’une trentaine d’années, portant un imperméable noir, un pantalon bleu et des chaussures à lacets orange. « Cet homme a grièvement blessé un sans-abri cette semaine avec une grosse tuile », écrivait-elle. Il avait ensuite été localisé à bord d’un train international en direction de la Belgique.

Après l’arrestation de Toulon, la police néerlandaise a précisé « enquêter pour savoir s’il s’agit du suspect lié à l’attaque de Rotterdam ». « A ce stade, nous ne pouvons pas le confirmer », a déclaré sa porte-parole Janine Tuinfort.

Où en est l’enquête ?

« L’homme a été placé en rétention et les mesures seront prises pour qu’il soit transféré vers le juge d’instruction mandant », soit vers Evry, a ajouté le procureur de Toulon, sans donner plus de détail.

Des analyses, notamment d’ADN sont désormais en cours, pour déterminer s’il est bien l’auteur de ces crimes, selon une autre source judiciaire.