La pratique a été baptisée « Ubershit » ou « Ubercoke », selon la substance, reprenant le concept de livraison à domicile mais pour de la drogue. Pour ce genre de faits, cinq vendeurs et livreurs présumés de drogue, soupçonnés de mener un commerce illégal via une application de messagerie chiffrée, ont été mis en examen à Lyon, a indiqué dimanche le parquet.

Ils sont accusés d’avoir livré à domicile des stupéfiants, de la cocaïne et du cannabis, à des clients membres d’une boucle Telegram comptant près de 2.500 abonnés, selon deux sources proches de l’enquête. Selon une autre source sécuritaire, près de 30 kilogrammes « de cocaïne et de shit » auraient été livrés via la boucle.

Des voitures et des vêtements de luxe saisis

Arrêtés en début de semaine, les cinq hommes ont été mis en examen après l’ouverture d’une information judiciaire jeudi « des chefs de trafic de stupéfiants », de « blanchiment » et de « participation à une association de malfaiteurs », a expliqué le parquet de Lyon, confirmant et précisant des informations de deux sources proches de l’enquête. Quatre ont été placés en détention provisoire, le cinquième laissé libre sous contrôle judiciaire, a ajouté le parquet.

Des voitures et des vêtements de luxe ainsi que des comptes bancaires ont été saisis a indiqué le parquet. Une des autres sources a souligné le faste du « train de vie » des hommes interpellés.

Jeudi, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin avait demandé aux préfets d’intensifier la lutte contre le trafic de drogue en ligne en renforçant notamment les cyberpatrouilles et les enquêtes sous pseudonyme sur Internet. « On a eu ces dernières heures de très bons résultats », s’était-il félicité de passage à Lyon vendredi, en annonçant encore « des interpellations » à venir.