EnquêteUn ado tue un autre ado sur fond de querelle amoureuse et de réseaux sociaux

Querelle amoureuse, réseaux sociaux… Un ado de 16 ans suspecté du meurtre d’un autre de 14 ans

EnquêteUn jeune homme de 16 ans a été mis en examen pour meurtre et placé en détention provisoire, suspecté d’avoir mortellement poignardé un garçon de 14 ans
Mikaël Libert

M.L. avec AFP

Un adolescent de 16 ans, soupçonné d’avoir mortellement blessé un garçon de 14 ans, vendredi soir, à Évreux, a été écroué dimanche pour meurtre sur mineur de moins de 15 ans, a précisé le procureur de la République d’Evreux, Rémi Coutin.

« Il s’agit d’une tragédie qui, d’après les éléments dont nous disposons aujourd’hui, part de faits d’une banalité terrible », a précisé le magistrat. Il ajoute que « les réseaux sociaux ont joué un rôle non négligeable dans ce qui s’est passé vendredi soir ».

Un appel à « s’expliquer »

Lors de sa garde à vue, l’agresseur présumé a expliqué qu’il se promenait avec une amie en sortant du lycée lorsqu’il avait croisé la future victime. Il précise qu’il connaissait l’adolescent qui était l’ancien « petit copain » de la jeune fille.

A l’ex, le mis en cause aurait alors assuré qu’il n’avait « aucune intention vis-à-vis de la jeune fille ». Pourtant, « l’échange s’était terminé avec la menace de son interlocuteur lui disant qu’il ne voulait plus échanger avec lui sur les réseaux sociaux », a ajouté le procureur.

Après plusieurs échanges sur les réseaux sociaux et un appel à « s’expliquer », l’adolescent se serait rendu, muni d’un couteau de poche, à un rendez-vous où l’attendaient, selon lui, sept jeunes. La discussion aurait dégénéré et le mis en cause a poignardé la victime au thorax. Lors de ses auditions, le suspect disait avoir visé le bras et affirmait avoir été giflé avant de porter le coup. « Il contestait avoir eu l’intention de tuer la victime », indique le magistrat.

Un fichier audio d’un témoin de la scène, récupéré par les enquêteurs sur Snapchat, indique que l’adolescent a effectivement « donné un coup à son adversaire après avoir été frappé par celui-ci », précise le procureur.

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Le jeune homme avait ensuite trouvé refuge chez des voisins, à qui il aurait demandé d’appeler la police. Il avait été interpellé peu après et placé en garde à vue. Pour ces faits, le jeune mis en cause encourt une peine maximale de 30 ans de réclusion en raison de sa minorité.