La jeune femme, principale suspecte dans le décès d’un voisin, samedi à Béziers (Hérault), a été mise en examen, lundi, pour meurtre. Elle a ensuite été placée en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention. Âgée de 22 ans, d’origine serbe et mère d’une enfant de 6 ans, elle est soupçonnée d’avoir mortelle poignardé son voisin, un ressortissant marocain de 61 ans.

« Tant devant les enquêteurs du commissariat de police de Béziers que devant le magistrat instructeur, la jeune femme a contesté avoir intentionnellement donné la mort à son voisin de palier », précise le procureur de la République, Raphaël Balland. « Livrant des versions successives, elle a affirmé confusément qu’il s’agissait d’un accident survenu à l’occasion d’une altercation entre elle et le défunt à propos du comportement qu’il aurait eu l’égard de sa fille. Selon elle, son voisin l’aurait alors physiquement agressée tout en tenant un couteau de cuisine avec lequel il se serait finalement lui-même embroché dans la bagarre. »

« Elle était complètement folle »

Les nombreux témoignages recueillis par France Bleu Hérault sur les lieux du drame évoquent l’attitude agressive de la suspecte depuis des mois envers la quasi-totalité de ses voisins. « Elle me faisait bien trop peur », explique l’une. « Elle avait déjà frappé et menacé de mort une ancienne locataire du dessous qui avait fini par déménager », estime un autre. Selon eux, la police était régulièrement appelée pour ses débordements et le climat de terreur qu’elle faisait régner dans l’immeuble et la rue.

Le voisin âgé de 61 ans, décrit comme un « homme discret et sans histoire » a eu la carotide tranchée et s’est vidé de son sang avant l’arrivée des pompiers. « Elle l’accuse d’avoir agressé sexuellement sa fille, mais elle avait déjà accusé son ancienne voisine de la même chose », explique une femme vivant à proximité.

La victime n’avait jamais fait l’objet de poursuites judiciaires. « A l’inverse, la jeune femme avait été condamnée en octobre du chef de soustraction d’enfant par un ascendant, à 15 mois d’emprisonnement avec sursis », précise le parquet. « Elle s’était enfuie en Espagne entre septembre 2021 et mai 2023 avec sa fille, alors que celle-ci avait été confiée par un juge des enfants au conseil départemental de l’Hérault. »