Une femme âgée d’au moins 70 ans a été déposée devant un Ehpad à Biot (Alpes-Maritimes) ce lundi soir par une personne, pour l’heure, non identifiée. « On l’a posée comme un chien devant la SPA. Mais qui est capable de faire un truc pareil ? », s’est insurgé un cadre de santé de l’établissement auprès de France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur. Le pire a été évité de justesse. « A 15 minutes près, elle n’aurait pas pu rentrer dans le hall et aurait passé la nuit sur le parking », a-t-on fait savoir à nos confrères.

La vieille dame semblait perdue et incapable de se souvenir de son nom. Les soignants ont tenté de l’identifier à l’aide de photos sur les réseaux sociaux, mais ses réponses restaient vagues. Elle a rapidement été prise en charge par les pompiers et transférée aux urgences de l’hôpital d’Antibes.

Une situation révélatrice d’un système à bout de souffle

Le cadre de santé de cet Ehpad, qui cumule 15 ans d’expérience, y a vu le signe d’un problème plus large. « Les libéraux prennent de moins en moins de patients lourds, ce qui a pour conséquence de surcharger les services d’hébergement et d’hospitalisation. » Et de fustiger : « La loi grand âge promise par Macron, on l’attend toujours. » Il déplore ainsi l’absence de solutions pour des prises en charge d’urgence adaptées.

Et pour cause, les Ehpad affichent un taux d’occupation dépassant 95 %. Faute de cadre légal clair pour les urgences, ces établissements ne peuvent accueillir immédiatement une personne sans dossier médical ou administratif.