Suicide de Lindsay : Sa meilleure amie aurait écrit sa lettre d’adieu pour dénoncer le harcèlement
enquête•L’adolescente a expliqué à BFMTV avoir rédigé cette lettre à la demande de Lindsay, une jeune fille de 13 ans victime de harcèlement scolaire qui s’est suicidée en mai 2023T.C
L'essentiel
- Lindsay, une adolescente de 13 ans victime de harcèlement scolaire, s’est suicidée en mai 2023 à Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais.
- Une expertise graphologique a révélé que sa lettre d’adieu avait en réalité été rédigée par Marie, sa meilleure amie, trois mois avant son suicide.
- La jeune fille a affirmé sur BFM TV l’avoir écrite à la demande de Lindsay afin qu’elle soit adressée à l’inspection académique. Son but, a-t-elle affirmé, était de « faire bouger les choses ».
Pour quelle raison la jeune fille a-t-elle rédigé la lettre d’adieu de sa meilleure amie ? La question se pose après les récentes révélations du Parisien. Le texte, écrit à la main, avait été découvert sous le matelas de Lindsay, une adolescente de 13 ans, en mars 2023. Victime de harcèlement au collège, elle s’est suicidée trois mois plus tard dans sa chambre, à Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais.
Dans ce courrier, adressé à ses parents, Lindsay expliquait avoir « envie d’en finir », lassée des « insultes matin et soir, des moqueries des menaces ». La mineure mettait en cause le principal de l’établissement qui « ne voulait rien entendre ». Mais comme l’a révélé le journal, une expertise graphologique demandée par le juge d’instruction de Béthune a montré qu’il avait été écrit par Marie*, la meilleure amie de la victime. La collégienne, qui se dit aussi victime de harcèlement, est partie civile dans cette affaire.
« Faire bouger les choses »
Veste rose, longs cheveux châtains, les yeux clairs, Marie assurait, le 29 mai 2023, sur le plateau de Cyril Hanouna, que son amie ne lui avait « pas forcément » confié ses intentions suicidaires. Elle disait recevoir, elle aussi, des insultes et des menaces de la part du groupe de filles qui harcelaient Lindsay. Elle dénonçait l’attitude du personnel de l’établissement, enseignants et direction, qui ne la soutenait pas et demandait que « justice soit faite ».
Après ce nouveau rebondissement, Marie s’est exprimé sur BFMTV. La mineure reconnaît être l’autrice de cette lettre d’adieu. Mais, selon elle, il s’agissait d’un stratagème visant à faire prendre conscience la direction du collège du sérieux de la situation. « C’est ma meilleure amie, c’était compliqué d’écrire ça, j’avais du mal. Mais je me suis dit "si c’est pour l’envoyer à l’académie et faire bouger les choses ensuite", il faut que je le fasse. Si ça peut nous aider, l’aider elle, il faut que je le fasse », a-t-elle déclaré. Avant d’ajouter : « Je lui ai fait me promettre de ne jamais faire de bêtise. Chose qu’elle a faite, elle me l’a promis. »
« Une relation amicale ambiguë »
Mais selon Le Parisien, les enquêteurs ont découvert que la victime entretenait « une relation amicale ambiguë » avec Marie qui l’avait même « humilié » devant des garçons à plusieurs reprises. « Les témoignages reçus la concernant sont troublants », indique le PV de synthèse consulté par le journal, mentionnant un « comportement particulier » de la jeune fille.
Après la mort de Lindsay, le gouvernement avait promis des moyens supplémentaires pour lutter contre le harcèlement. Fin septembre, il a présenté un plan qui prévoit notamment des cours d’empathie à partir de 2024, une formation renforcée pour les forces de l’ordre et magistrats, la confiscation des téléphones pour les auteurs de cyberharcèlement grave et la possibilité d’exclure les élèves harceleurs des réseaux sociaux.
La famille de Lindsay a déposé plainte contre l’établissement, le rectorat, des policiers mais aussi Facebook. Quatre mineurs ont été mis en examen pour « harcèlement scolaire ayant conduit au suicide » et une personne majeure pour « menaces de mort ». Une enquête administrative a par ailleurs été ouverte par le ministère de l’Éducation nationale.
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