L’enquête n’a pas traîné après l’incendie criminel de véhicules de police devant le commissariat de Cavaillon (Vaucluse) où une opération antidrogue était en cours. Dans cette affaire, deux suspects âgés de 19 et 24 ans ont été mis en examen et écroués, a indiqué ce lundi la procureure d’Avignon. Originaires de la région parisienne, les deux individus ont été interpellés le jour même de l’incendie survenu dans la nuit de mardi à mercredi peu avant 5 heures du matin.

Quatre véhicules de police, trois sérigraphiés et un autre banalisé, avaient été incendiés. Le feu avait également touché la façade du commissariat de Cavaillon sans faire de blessé. Trois policiers présents à l’intérieur avaient été « terrorisés », selon Grégory Lorient, adjoint départemental du syndicat de police Alliance.

La CRS 81 déployée par Bruno Retailleau

Selon le parquet d’Avignon, l’enquête « a permis de faire des liens entre l’incendie criminel et plusieurs interpellations pour des faits de trafic de stupéfiants réalisées entre le 1er et le 9 octobre sur la même commune de Cavaillon ». Au cours de cette opération « place nette », 25 personnes ont été mises en garde à vue, « 20.000 euros saisis, 15 kg de cannabis, 6 kg de cocaïne, une dizaine d’armes, armes longues, armes de poing [ont été] également saisies », avait précisé Emmanuel Desjars de Keranrouë, directeur interdépartemental de la police nationale.

Les deux suspects étaient connus des services de police et avaient déjà été interpellés en septembre dans le cadre d'une autre enquête pour « violation de domicile et détention de stupéfiants ». Selon une source policière, des « vêtements avec des traces d'hydrocarbure » ont été retrouvés en perquisition, ce qui a permis de faire un lien possible avec l'incendie des voitures de police. Les analyses en laboratoire ont « confirmé ces éléments », selon cette même source, qui précise que les deux hommes ont nié les faits lors de leur audition.

Après ces incendies ayant visé les forces de l’ordre, le ministre de l’Intérieur avait réagi. « L’État ne se laissera pas intimider, et nous allons intensifier notre lutte contre le narcobanditisme », avait promis Bruno Retailleau dans un communiqué. Quelques heures après, la CRS 81 avait été déployée dans des quartiers de ville. Le ministre délégué chargé de la sécurité du quotidien, Nicolas Daragon, s’est également rendu à Cavaillon le 10 octobre.