Val-d’Oise : Plus fort que Chuck Norris, le préfet est surnommé le « shérif du 95 »
Chuck préfet•Depuis sa prise de poste en 2021, le préfet du Val-d’Oise multiplie les contrôles sanitaires au point de s’être taillé une réputation de « shérif » dans son départementMikaël Libert
Sur les réseaux sociaux, il est surnommé le « shérif du 95 ». Et sa réputation n’est pas surfaite. L’administration de Philippe Court, le préfet du Val-d’Oise, enchaîne les contrôles sanitaires dans les commerces du département et les fermetures administratives pour « manquements » à l’hygiène. Dernière victime en date, la boulangerie d’un Leclerc à Franconville.
Sur « X », les internautes en sont à faire à propos de Philippe Court des blagues à la Chuck Norris. « Le Préfet du 95 est capable d’arrêter la guerre en Ukraine » ; « Le préfet du 95, c’est trop un super-héros ! » ; « Surnommé la Légende, le préfet du 95 » ; « Si vous voulez vraiment boycotter efficacement DAZN, il faut envoyer le préfet du 95 » ; « le préfet du 95 vous êtes le GOAT »… On l’invoque même sur les réseaux comme le Punisher dès qu’on a mis les pieds dans un fast-food douteux.
Un tableau de chasse affiché sur les réseaux
Il faut dire qu’il a fait ce qu’il fallait pour mériter sa légende, Philippe Court. Depuis sa prise de poste, en 2021, non seulement le représentant de l’Etat dans le Val-d’Oise a fait des contrôles sanitaires une de ses priorités, mais en plus il affiche largement sur les réseaux son tableau de chasse. Selon les Echos, près de 550 contrôles ont été menés en 2023, débouchant sur la fermeture administrative de 81 commerces. Et pour 2024, le « shérif du 95 » tablait sur trois fois plus de contrôles.
Le dernier établissement à avoir vu les foudres du préfet s’abattre sur lui, c’est le supermarché E.Leclerc situé dans le centre commercial Parisis, à Franconville. Comme a son habitude depuis 2021, Philippe Court a diffusé sur « X » et Facebook les photos de ce contrôle opéré par les agents de la DDPP (direction départementale de la protection des populations) au sein des « ateliers de boulangerie, boucherie, sandwicherie, rôtisserie et de préparation de sushis » du Leclerc. On y voit, entre autres, des souris agonisant dans des poubelles à l’intérieur de l’établissement, des déjections de rongeurs et de la crasse, un peu partout, même dans les endroits de stockage des denrées.
« Du fait de ces manquements et en raison du risque de contamination ou de développement de micro-organismes et d’intoxication alimentaire, les ateliers concernés ont fait l’objet d’une fermeture », précise la préfecture sur « X ». Elle précise « la mesure de fermeture sera levée dès que l’établissement sera aux normes en vigueur ».