Affaire Jegou-Auradou : Les rugbymen accusés de viol remis en liberté mais ils devront rester en Argentine
Enquête•Oscar Jegou et Hugo Auradou, tous deux 21 ans, sont accusés de viol aggravé pour des faits survenus dans la nuit du 6 au 7 juillet en Argentine. Ils y avaient été incarcérés puis assignés à résidenceA.V. avec AFP
L’étau se desserre un petit peu autour d’Oscar Jegou et Hugo Auradou, tous deux 21 ans accusés de viol aggravé pour des faits survenus dans la nuit du 6 au 7 juillet en Argentine alors qu’ils avaient disputé un match avec l’équipe de France de Rugby.
Dans une décision du parquet argentin communiquée ce lundi, la justice argentine a annoncé remettre en liberté les deux hommes qui devront toutefois rester dans le pays. Les deux joueurs du XV de France y avaient été incarcérés le 10 juillet dernier, puis assignés à résidence une semaine plus tard.
Cette libération intervient après la fuite dans la presse de messages vocaux enregistrés par la victime le lendemain des faits. Le parquet a estimé qu’à ce stade, les « éléments suffisants n’ont pas été réunis » pour justifier le maintien en détention préventive de Hugo Auradou et Oscar Jegou, inculpés de viol aggravé.
« Contradictions internes » relevées par le parquet
La victime présumée, qui avait rencontré les joueurs en boîte de nuit et avait suivi l'un à hôtel, dit avoir subi viols et violences dans leur chambre. Les inculpés reconnaissent une relation sexuelle, mais affirment qu'elle était consentie, et nient toute violence.
Le parquet dans son communiqué justifie la remise en liberté « non seulement par l'absence de (...) préeminence des preuves à charge » à ce stade de la procédure, mais aussi parce qu'ont été établies « de franches contradictions internes et périphériques par rapport au récit de la plaignante ».
L'avocat français de Jegou et Auradou, Me Antoine Vey, a salué auprès de l'AFP la remise en liberté, « décision attendue, qui constitue une étape capitale vers la reconnaissance judiciaire de l'innocence » des deux joueurs, qu'il a dit espérer voir se concrétiser « dans les prochaines semaines » afin qu'« ils puissent reprendre le cours de leur vie » en France.
Natacha Romano, avocate de la plaignante, a pour sa part déploré une décision de mise en liberté qui « génère des torts et une angoisse plus importants encore à la victime, à sa famille », avec la crainte que les mis en cause, désormais libres « n'agissent contre sa sécurité psychique et physique ».
Entre autres actes, la plaignante devrait être soumise prochainement à une expertise pyschologique, qui selon son avocate n'avait pu être réalisée encore faute d'expert disponible.
Des messages audios en question
Lors des auditions, des questions avaient notamment porté sur le point crucial du consentement. Les joueurs « n'ont jamais pu répondre (à la question de savoir) s'ils avaient demandé à la victime si elle était d'accord ou non », avait déploré Me Romano.
Des messages audios ont également figuré dans les auditions, échangés par la plaignante avec une amie dans les heures suivant les faits; « plusieurs (messages) Whatsapp dans lesquels elle parle bien » des joueurs, selon Me Cuneo Liberona. La plaignante a « pu expliquer très calmement » ces messages, avait assuré son avocate.
Le parquet en fait mention dans son communiqué, relevant « le ton drôle » du début de la conversation en question de la plaignante avec son amie. S'agissant des lésions constatées sur la plaignante, il note par ailleurs qu'elle « souffre d'une maladie qui expliquerait à un moment donné la présence d'hématomes ».
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