fake offNon, des policiers espagnols n’ont pas arrêté un suspect sur la ligne 14

Non, des « policiers espagnols » n’ont pas interpellé un suspect dans le métro parisien

fake offUne vidéo virale manquant de contexte a fait croire que des « policiers espagnols » ont arrêté un homme sur la ligne 14 à Paris. 20 Minutes fait le point
Plus de 140 gardes civils espagnols, l'équivalent de nos gendarmes, sont déployés à Paris pendant les Jeux olympiques.
Plus de 140 gardes civils espagnols, l'équivalent de nos gendarmes, sont déployés à Paris pendant les Jeux olympiques.  - AFP / AFP
Octave Odola

Octave Odola

Quelques instructions criées à haute voix, avant qu’une course-poursuite à pied ne s’engage. Une vidéo virale publiée mercredi dernier et visionnée près de quatre millions de fois fait état d’une arrestation musclée sur les quais du métro parisien, dans le centre de Paris.

Pour accompagner cet extrait vidéo d’1 minute 30, publiée notamment sur le compte X Alerte Infos, la légende décrit que « pour la toute première fois avant le début des JO de Paris, une force de police étrangère est intervenue hier à Châtelet pour arrêter un homme soupçonné de vol. Les policiers espagnols ont pris en chasse l’individu. »

Le garde civil espagnol pas à l’origine de l’interpellation

Cette affirmation est partiellement fausse. Oui, les forces de l’ordre sont intervenues pour immobiliser un homme. Contactée par 20 Minutes, la gendarmerie nationale confirme une intervention mardi 16 juillet à 21h05 sur les quais de la station Châtelet, sur la ligne 14.

Cinq gendarmes travaillant habituellement en Seine-et-Marne étaient en déplacement « entre deux points de présence ». Ils sont intervenus pour faire face à une agression.

Ces cinq militaires sont accompagnés par un membre de la Guardia Civil espagnole. Lors de la course-poursuite, on l’aperçoit distinctement en train de courir en compagnie des gendarmes français à la 19e seconde de la vidéo. Il est habillé avec un uniforme plus sombre que ses collègues français avec l’inscription « la Guardia Civil », en jaune fluo dans son dos.

Les forces étrangères ne peuvent intervenir qu’en cas de « flagrant délit »

La gendarmerie confirme son rôle dans « la poursuite » et « l’aide à l’immobilisation » du suspect. L’Espagnol était seul en soutien de ses homologues français, et non pas plusieurs, comme l’affirme le paragraphe accompagnant la vidéo. De plus, il ne s’agit pas d’un policier espagnol mais d’un garde civil, soit l’équivalent de nos gendarmes.

Fin juin, les autorités espagnoles ont annoncé l’arrivée de 142 gardes civils et de 171 agents de la police nationale en soutien des autorités françaises, avec parmi eux des experts en sécurité urbaine et en déminage.

En tout, près de 1.800 policiers étrangers issus de 43 pays étrangers, dont 31 Etats européens, viennent prêter main-forte à la France pour sécuriser les JO. Ils seront « systématiquement en binôme avec des forces de sécurité intérieure françaises », a assuré la Direction générale de la police nationale à 20 Minutes il y a quelques jours.

Ces policiers étrangers ne pourront agir « en cas uniquement de flagrant délit et seulement pour vous conduire à un officier de police judiciaire, comme toute personne le peut (Art. 73 du Code de procédure pénale) », a rappelé sur X l’avocat au barreau de Paris Seydi Ba. Ils ne pourront pas effectuer de « contrôle d’identité ou tout autre acte judiciaire ».

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Dans le cas présent, le suspect a été remis à la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne, a précisé la gendarmerie nationale.