Prague : L’hôpital se trompe de patiente, une femme enceinte subit un avortement par erreur

Une patiente a été victime d’une terrible erreur dans un hôpital de Prague (République tchèque), le 25 mars dernier. Comme l’ont repéré nos confrères du Parisien, cette future maman a perdu le bébé qu’elle portait après un curetage réalisé par les médecins. Or, la jeune femme avait simplement rendez-vous pour un contrôle de routine.

Selon les informations de CNN Prima, la patiente d’origine asiatique aurait été confondue avec une autre. La barrière de la langue aurait conduit à cette méprise, dès la salle d’attente de l’hôpital universitaire de Bulovka. La femme enceinte de quatre mois aurait ainsi répondu au nom de la seconde patiente, finalement absente, avant de signer un document de consentement et de suivre le personnel en salle d’opération.

Une incompréhension aux conséquences dramatiques

« Lorsque l’anesthésiste l’a appelée par son nom au bloc opératoire avant l’opération, elle a de nouveau hoché la tête », confie un membre de l’hôpital. Or, il s’agissait du nom de l’autre patiente, qui devait subir un curetage. Cette pratique est nécessaire en cas de fausse couche, d’avortement ou de prélèvement au niveau de l’endomètre.

L’intervention a donc conduit à un avortement, sans le consentement de la mère. « Selon les résultats obtenus jusqu’à présent, suite à de graves violations et au non-respect du règlement intérieur par les employés concernés, une opération a été lancée sur un patient mal identifié », a confirmé une porte-parole de l’hôpital à CNN. Pour Dagmar Raupachová, l’avocate de la patiente, il est clair que cette dernière a suivi les médecins sans comprendre ce qui allait se produire.

« La chaîne d’erreurs est si longue… »

Une enquête interne a été ouverte afin de déterminer comment un tel drame a pu se produire. « La chaîne d’erreurs est si longue que je ne peux tout simplement pas l’imaginer », pointe le député Tom Philipp. En attendant les résultats des investigations, le personnel concerné par l’incident a été écarté. La patiente est toujours hospitalisée, les médecins devant s’assurer qu’elle pourra de nouveau tomber enceinte. Une aide psychologique et juridique lui a été proposée et l’établissement a fait appel, cette fois, à un interprète.

De son côté, la police a indiqué qu’une procédure pénale pour « de lésions corporelles par négligence » avait été lancée. Le personnel médical pourrait être condamné à de la prison et l’hôpital devra certainement indemniser la victime, surtout si celle-ci ne peut plus espérer de grossesse. « Cependant, personne ne peut remplacer la perte subie par la mère par des moyens financiers », estime le secrétaire à la santé Kamal Farhan.