La cueillette a viré au drame pour un couple d’Autrichiens, relate le journal Kleine Zeitung. Ces personnes âgées ont ainsi décidé de réaliser une soupe avec de l’ail des ours fraîchement récolté. Problème : il s’agissait en réalité d’une plante très toxique. La dégustation a été fatale à ces habitants de Deutsch-Wagram.

« Nous soupçonnions qu’il s’agissait d’une intoxication alimentaire. Lorsque nous avons transporté les deux personnes à l’hôpital, leur état était stable », explique au média local un représentant de la Croix-Rouge. Mais la santé des deux victimes s’est dégradée. Le couple est décédé quelques jours plus tard.

Un poison dans le colchique

Les malheureux ont visiblement confondu deux plantes aux vertus très opposées. Si l’ail des ours est un condiment apprécié, le colchique, en revanche, contient une substance potentiellement mortelle : la colchicine. Cette dernière peut être utilisée dans plusieurs traitements thérapeutiques mais, à forte dose, elle s’avère extrêmement nocive.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) alerte sur le risque d’intoxication, surtout au printemps. L’ail des ours et le colchique se ressemblent et poussent dans les même types de sous-bois.

Les feuilles et l’odeur

Pour les différencier, il faut observer les feuilles des deux plantes. Chez l’ail des ours, « les feuilles sont plus ou moins brillantes, ovales et pointues, portées par des tiges », indique l’Anses. « Les feuilles du colchique sont plus rigides, sans tige, et le bulbe est rond et foncé. […] Seules les feuilles sont visibles au printemps, elles sont charnues, à bout arrondi et semblent sortir directement du sol ».

Mais ce qui permet le plus d’identifier l’ail des ours, c’est sa forte odeur d’ail. On peut froisser ses feuilles puis sentir ses doigts pour en être convaincu. A noter que les fleurs des deux plantes sont très différentes, blanches pour l’ail des ours et violettes pour le colchique. Mais les fleurs n’apparaissent qu’après le mois de mars pour le premier et à l’automne pour le second. Il est fortement conseillé de ne pas cueillir les plantes par brassées pour éviter le mélange de plusieurs espèces.

Deux décès en France

L’Anses précise que 28 cas de confusion ont été relevés par les Centres antipoison entre 2020 et 2022 en France, pour deux décès. « Les personnes avaient préparé les feuilles ramassées en sauce pesto pour la moitié d’entre elles. Elles les avaient consommées en salade, poêlée ou quiche pour l’autre moitié. » Si vous constatez un goût amer lors de la dégustation, il faut stopper la consommation et contacter un Centre antipoison.