Mort de Thomas à Crépol : Des mères de suspects dénoncent les amalgames de la maire de Romans-sur-Isère
RÉACTION•La maire de Romans-sur-Isère Marie-Hélène Thoraval est accusée de « mettre de l’huile sur le feu » après ses propos en réaction à de nouvelles interpellations survenues lundi, pour la plupart dans sa communeE.M.
L'essentiel
- La maire de Romans-sur-Isère a pointé les familles des jeunes du quartier de la Monnaie, d’où viennent certains des suspects dans l’affaire du meurtre de Thomas à Crépol.
- Quatre mères se sont exprimées dans la presse. Elles dénoncent les amalgames de l’élue et réfléchissent à une approche judiciaire.
- L’avocate Elise Rey-Jacquot rappelle que le dossier d’instruction ne permet pas de départager les responsabilités et que les familles ne sont pas connues des services de police. Cette dernière appelle donc « à faire cesser le tribunal politique » dans cette affaire.
Elle met « la vie de ces mamans en danger », déplore l'avocate Elise Rey-Jacquot, qui défend l’un des neuf jeunes mis en examen dans cette affaire. Marie-Hélène Thoraval, maire de Romans-sur-Isère, a réagi aux nouvelles interpellations survenues lundi, pour la plupart dans sa commune. Pas étonnée de ces arrestations, elle a assuré que « les bandes [s’étaient] réorganisées » après une période d’accalmie.
Comme elle l’avait fait juste après les faits, la maire a pointé du doigt la responsabilité des parents d’une « minorité de jeunes totalement ensauvagés et décivilisés » mais aussi leur « complicité » . Au micro de BFM, elle a ainsi affirmé : « Pour certains, le trafic de drogue fait partie du modèle économique familial, c’est clair. »
Les mères de famille, des « victimes collatérales »
A la suite de ces déclarations, quatre mères de suspects se sont exprimées auprès du Dauphiné Libéré, dénonçant les amalgames de l’élue. « Elle a abandonné le quartier et maintenant elle nous accable », s’est exclamée l'une d’entre elles. Elles réfléchissent à préparer une riposte judiciaire et se sont tournées vers l’avocate Elise Rey-Jacquot.
Celle-ci, interrogée par France Bleu, a rappelé avec insistance que « les familles de [ses] clients [n’étaient] absolument pas des personnes connues des services de police », soulignant qu’elles sont « des victimes collatérales ». « C’est déjà suffisamment difficile de voir son enfant entre les mains de l’institution judiciaire sans que l’opprobre soit jeté complètement sur ces familles », a-t-elle appuyé, en appelant « à faire cesser le tribunal politique » dans cette affaire.
Au Dauphiné Libéré, Me Rey-Jacquot a affirmé que le dossier d’instruction ne permettait pas, à ce stade, « de départager la responsabilité de chacun des mis en examen ». Elle a ainsi souligné que la maire de Romans-sur-Isère commentait l’affaire sans être renseignée.