01:25
Écosse : La police s’excuse d’avoir « abandonné » la famille d’une victime, 19 ans après son meurtre
Cold case•Le suspect a été reconnu coupable d’avoir étranglé la jeune prostituée en 200520 Minutes avec agence
En Écosse, un homme de 51 ans vient seulement d’être condamné pour le meurtre d’une jeune prostituée en 2005. La police locale a présenté ses excuses à la famille de la victime au terme d’une enquête qui aura débuté il y a 19 ans, rapporte Sky News.
Des incohérences
Le meurtrier avait étranglé la jeune femme de 27 ans avant de jeter son corps dénudé dans un fossé à proximité de la ville de Biggar. La dépouille avait été retrouvée cinq semaines après les faits. Interrogé par les enquêteurs à l’époque, le coupable avait reconnu avoir eu des rapports sexuels avec la victime, qu’il avait déclaré dans un premier temps ne pas connaître.
Un changement de version qui n’avait visiblement pas alerté les policiers, le trentenaire n’ayant jamais été inquiété dans cette affaire. Ce qui est d’autant plus surprenant qu’il avait indiqué aux enquêteurs avoir conduit la victime à Limefield Woods, où le corps de la jeune femme a été découvert.
L’affaire classée pendant dix ans
D’après nos confrères, les policiers avaient suivi une mauvaise piste en se lançant sur les traces de quatre Turcs. Ils avaient classé l’affaire faute de preuve, et ce alors que, dans le même temps, d’autres femmes accusaient le véritable meurtrier de viols et d’agressions sexuelles.
L’affaire a été rouverte dix ans plus tard. Finalement inculpé, l’accusé a été reconnu coupable d’avoir violé neuf femmes. Estimant avoir « abandonné » la famille de la jeune prostituée, la police écossaise s’est excusée peu de temps après cette condamnation.
Une « détresse inutile »
« Un nombre important de femmes qui ont fait preuve d’un courage remarquable pour s’exprimer à ce moment-là n’ont pas obtenu la justice et le soutien dont elles avaient besoin et qu’elles méritaient », a déclaré la cheffe adjointe de la police chargée des crimes majeurs et de la protection du public.
Et d’ajouter : « L’absence d’enquête jusqu’en 2015 a causé une détresse inutile à sa famille et à toutes les femmes qui s’étaient manifestées pour dénoncer des violences sexuelles. »
« J’ai l’impression que je peux à nouveau respirer », a pour sa part indiqué la mère de la victime. Cette dernière n’espère désormais qu’une chose : que le meurtrier passera suffisamment de temps en prison « pour ne plus pouvoir faire de mal à personne ». Le père de la jeune femme, lui, est décédé avant d’avoir pu obtenir justice. La sentence sera prononcée à une date ultérieure.