Corse : Le FLNC a-t-il fait exploser une maison en construction ?
Enquête•Des tags du Front de libération nationale corse (FLNC) ont été découverts sur la façade d’une maison en construction endommagée par une explosion20 Minutes avec AFP
Une maison en construction à Santa-Lucia-di-Moriani, en Haute-Corse, a été endommagée par une explosion dans la nuit de jeudi à vendredi. Des tags FLNC, le Front de libération nationale corse, ont été découverts sur sa façade, indique le parquet de Bastia. L’explosion s’est produite vers une heure du matin et n’a pas fait de blessé, ont précisé les secours.
« Une enquête pour dégradation par moyen dangereux a été ouverte et confiée à la section de recherche de la gendarmerie », a détaillé à l’AFP Jean-Philippe Navarre, le procureur de la République de Bastia. Il a aussi précisé que le parquet national antiterroriste (Pnat) s’était saisi de l’enquête. Ce dernier précise que l’enquête comporte aussi le chef « d’association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme ».
Ce village déjà ciblé lors de la « nuit bleue » d’octobre 2023
Ce n’est pas la première fois que ce village de la plaine orientale, situé à une quarantaine de kilomètres au sud de Bastia, est touché par des explosions revendiquées par l’organisation clandestine du FLNC. Lors de la « nuit bleue » d’octobre 2023, plusieurs dizaines de maisons, dont beaucoup de résidences secondaires, avaient été endommagées par des explosions revendiquées par le FLNC. A Santa-Lucia-di-Moriani, c’était un lotissement en construction qui avait alors été visé.
La Corse connaît depuis plus de deux ans une recrudescence d’incendies criminels et d’explosions visant principalement des résidences secondaires, le plus souvent assortis de tags nationalistes. Ces explosions ont été revendiquées, certaines par le Front de libération nationale corse (FLNC) et d’autres, par le mouvement GCC (Ghjuventù Clandestina Corsa), un mouvement clandestin de la jeunesse corse.
« La situation du terrorisme nationaliste en Corse a abouti en 2023 à l’ouverture de plus de 70 procédures », avait déclaré le 23 janvier le procureur antiterroriste Jean-François Ricard. Il y en avait eu 22 en 2022, trois en 2021 et quatre en 2020, selon une source judiciaire.