A Strasbourg, l’affaire de la météorite se solde par « une histoire un peu moins stylée »
mystère•Le jeune strasbourgeois, propriétaire d’un véhicule en stationnement détruit par un objet non identifié, se retrouve surtout sans voiture et sans indemnisation de son assuranceGilles Varela
Ce n’est pas une météorite, mais bien le ciel qui lui est tombé sur la tête le 20 novembre dernier à Strasbourg. Romain, 26 ans, avait retrouvé au petit matin sa voiture stationnée dans la rue près de chez lui, transpercée par un objet non identifié. Une sorte de petit caillou, que les pompiers suspectaient être un fragment de météorite, avait été confié à la police pour des analyses. Hier, l’Ecole et observatoire des Sciences de la Terre (EOST) qui a mené ces études, levait scientifiquement le voile et indiquait qu’il ne s’agissait que d’un vulgaire caillou. Pas de quoi faire un trou de 50 cm dans la toiture de son véhicule.
Une explication scientifique, qui aujourd’hui déçoit à peine le jeune homme « L’histoire est un peu moins stylée, sourit Romain qui à ce jour se retrouve sans voiture et, assuré au tiers, sans indemnisation de son assurance. « Ma voiture est de 2007 environ, et elle ne vaut rien. Je suis clairement perdant, ça m’aurait arrangé si cela avait été une météorite rigole Romain. On m’a dit que j’aurai pu vendre ce fragment une fois récupéré, mais ça, c’est une longue histoire. »
« Un coup du destin »
Aujourd’hui, sans explication formelle sur ce qui s’est réellement passé, Romain croit savoir que le dégât sur sa voiture était « probablement un bloc de glace qui se serait détaché d’un avion en vol ». En attendant, il « ne sait plus trop ce qu’est devenu » son véhicule qu’il a toutefois dû donner à un épaviste. « Je ne sais pas s’il s’en est débarrassé ou s’il l’a gardé dans l’espoir de le vendre avant de voir finalement qu’il ne vaut plus grand-chose. » Une assurance au tiers ? « Parce que j’assume d’avoir un accident bête, explique Romain, prendre un arbre, mais avec un objet non identifié c’est quand même un peu beaucoup, on est au-dessus-là ! Ça fait coup du destin », plaisante le jeune homme.
Pour l’instant, côté assurance il reste un espoir. « Au début, c’était un "non" catégorique et puis ils ont proposé d’en parler quand même », précise Romain qui espère secrètement un bon geste, un geste commercial… un geste exceptionnel dans cette situation exceptionnelle. « Je ne l’avais pas achetée cher, j’avais fait quelques travaux dessus et elle marchait très bien ! Mais ce n’était pas la peine de mettre en ''tout risque'' ce vieux tacot ! », plaisante Romain.
Et d’ajouter : « J’ai tendance à beaucoup bouger, dans toute la France car je travaille dans les parcs animaliers. Sans véhicule, ça va être difficile. Je vais essayer d’en acheter un autre, dans la même tranche de prix que ma Clio » qui approchait les 200.000 kilomètres au compteur. Dix jours après l’évènement, le jeune homme « souhaite passer à autre chose », même s’il pense peut-être à « un éventuel » recours.
« On ne peut pas en vouloir à l’univers entier »
Et cette mésaventure extraordinaire n’altère cependant pas le moral du Strasbourgeois, au contraire. Rétrospectivement, « c’était plutôt une bonne journée qui m’a permis de reprendre contact avec plein de monde. Plein de gens m’ont contacté, des amis, des collègues… Les voisins ont été solidaires et me souhaitaient tous bon courage. » Une solidarité que même certaines suppositions négatives sur Internet n’ont pas gâchée. « J’ai pris ça un peu mal, confie Romain. Je perds ma voiture, je suis comme un con et après je me fais insulter, vous imaginez ! Je suis quelqu’un de très positif, mais ça, je n’aime pas trop. »
La page est tournée. « J’étais prêt à accepter que ce soit une météorite, sourit Romain. Forcément, il doit se passer des trucs incroyables de temps en temps et un bloc de glace, si c’est déjà extraordinaire c’est plus grave. Une météorite, c’était un phénomène naturel, on ne peut pas en vouloir à l’univers entier. Mais un bloc de glace qui se détache d’un avion, ou autre chose je ne sais pas, j’ai la nette impression qu’il y a un problème là… » En attendant Noël, plane donc ainsi toujours un petit mystère sur Strasbourg.