Des conditions d’hébergement indignes facturées 400 euros par mois pour une chambre pourrie d’à peine 10 m² dans laquelle s’entassaient quatre à cinq personnes. Des sanitaires collectifs non entretenus. C’est dans cet environnement infâme que plusieurs familles albanaises ont survécu pendant plusieurs mois, versant un loyer non déclaré au propriétaire de cet ancien hôtel de Brest fermé par les autorités.

Âgé de 58 ans, cet homme est soupçonné d’avoir hébergé plusieurs familles en situation irrégulière dans un hôtel « frappé par un arrêté prescrivant l’interdiction d’accueillir du public », comme le rapporte le procureur de la République de Brest (Finistère).

Mardi 21 novembre, l’homme déjà incarcéré pour des faits de proxénétisme aggravé a été extrait de la maison d’arrêt de Brest pour être entendu par les enquêteurs de la sûreté départementale. Les policiers le soupçonnent « de faits susceptibles de relever de l’exposition de personnes vulnérables à des conditions d’hébergement indignes », précise Camille Miansoni.

Les faits ont été dénoncés par des riverains, témoins des conditions d’hébergement de ces familles, et confirmés par les services de la mairie qui avait organisé une visite sur site. Mis en examen, le propriétaire de l’hôtel sera convoqué devant le tribunal correctionnel le 11 avril pour y répondre notamment de faits de « soumission de plusieurs personnes vulnérables ou dépendantes à des conditions d’hébergement indignes » et « aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers d’un étranger ayant pour effet de le soumettre à des conditions incompatibles avec la dignité humaine ».

En attendant son procès, le mis en cause sera placé sous contrôle judiciaire à la fin de sa peine de prison.