Disparition de Lina : Que peut apporter la cellule régionale d’enquête ?
enquete•Les gendarmes se préparent à une enquête longue et compliquée en mettant en place une cellule d’enquête régionale, sous la houlette de la section de recherche de StrasbourgThibaut Chevillard
L'essentiel
- Adolescente sans histoire scolarisée en CAP « aide à la personne », Lina s’est volatilisée le samedi 23 septembre, en fin de matinée. Elle se rendait à pied à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, à trois kilomètres de chez elle - un trajet qu’elle avait l’habitude de faire –, pour prendre le train et rejoindre son petit ami à Strasbourg.
- L’enquête a pris dimanche dernier une dimension criminelle avec l’ouverture d’une information judiciaire « contre X » pour « enlèvement et séquestration non suivi d’une libération volontaire de plus de sept jours ».
- Les gendarmes se préparent à des investigations longues et compliquées en mettant en place une cellule d’enquête régionale, sous la houlette de la section de recherche de Strasbourg.
Dix jours après la disparition de Lina dans le Bas-Rhin, l’enquête prend une nouvelle tournure. Le parquet de Strasbourg, où l’affaire est instruite, a ouvert dimanche une information judiciaire « contre X » pour « enlèvement et séquestration non suivi d’une libération volontaire de plus de sept jours ». Deux juges chargés d’instruire l’affaire ont été désignés. Pour la procureure, Yolande Renzi, il s’agit d’un « changement de cadre procédural » marquant « une nouvelle phase de l’enquête qui s’oriente désormais vers des investigations de longue haleine ». A ce stade, « aucune piste n’étant écartée ni privilégiée », a ajouté la magistrate.
Pour tenter de retrouver l’adolescente de 15 ans qui s’est volatilisée le 23 septembre dernier, les gendarmes sont en train de mettre en place une cellule d’enquête régionale, comme l’a révélé BFM TV.
« C’est une organisation logique qui permet, sur un dossier qui va durer dans le temps, de désigner de manière officielle l’unité support, ici la section de recherche de Strasbourg, et les enquêteurs qui vont travailler dessus à temps plein », explique à 20 Minutes une source proche du dossier. « Pour la constituer, on enlève des enquêteurs des autres groupes d’enquêtes de la SR, comme la division des atteintes aux biens ou celle des atteintes aux personnes. Ils auront l’aide d’enquêteurs confirmés venus d’autres brigades de recherches ou d’autres unités d’investigations judiciaires, au niveau des régions ou des départements », poursuit cette source, ajoutant que ce type de cellule permet d’obtenir, généralement, de bons résultats.
Aide des unités spécialisées
Les enquêteurs de la section de recherche « ont en magasin d’autres grosses affaires qu’il ne faut pas laisser tomber, ils ne s’occupent pas que de l’affaire Lina », indique à 20 Minutes le général François Daoust, ancien directeur de l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) et du pôle judiciaire de la gendarmerie. « En mettant en place une cellule régionale, le commandant de la région de gendarmerie va détacher des enquêteurs qui assureront une continuité des investigations », précise-t-il.
La cellule pourra aussi solliciter le concours d’autres unités spécialisées de la gendarmerie, et faire appel ponctuellement aux experts de l’IRCGN ou à ceux du département des sciences du comportement. « Ils ne sont pas forcément à temps plein au sein de cette cellule », souligne un bon connaisseur du dossier.
« Trouver un fil conducteur »
En parallèle de cette nouvelle dimension apportée à l’enquête, le mystère, lui, reste entier. Lina, adolescente sans histoire, a disparu alors qu’elle se rendait à pied à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, à trois kilomètres de chez elle. Un trajet qu’elle avait l’habitude de faire, pour prendre le train et rejoindre son petit ami à Strasbourg. Et malgré d’intenses recherches, battues citoyennes, sondages de plans d’eau, vérifications de voitures et passage au peigne fin d’une maison, la jeune fille de 15 ans reste introuvable.
Deux témoins disent l’avoir vue marcher le long de la départementale vers 11h15. Quelques minutes plus tard, son portable a cessé de borner. « La difficulté pour les enquêteurs, c’est de trouver un fil conducteur », souligne le général Daoust. Les gendarmes, dit-il, doivent encore réaliser de nombreuses investigations téléphoniques pour tenter de trouver « un véhicule ou une personne qui est passée à ce moment-là et qui permettra de la retrouver ».