Près de quatre mois plus tard, l’affaire n’est pas sans rappeler celle de Nahel à Nanterre. Avec de nombreuses différences mais aussi un point commun : un refus d’obtempérer. Jeudi soir, un policier de la brigade anticriminalité (BAC) a ainsi été traîné sur plusieurs mètres par le véhicule d’un fuyard à Sochaux (Doubs). 20 Minutes fait le point.

Que s’est-il exactement passé ?

Les faits ont eu lieu en début de soirée dans le centre de la ville de 4.000 habitants. Dans la cour d’un l’immeuble, trois policiers de la BAC viennent afin de procéder à l’interpellation d’un homme de 22 ans « déjà condamné et faisant l’objet d’un mandat de recherche pour évasion », a expliqué le procureur de la République dans un communiqué.

Selon les premiers éléments de l’enquête, « malgré les injonctions réitérées des policiers dont la qualité était apparente », l’homme, qui était accompagné de sa petite amie, « aurait démarré son véhicule en marche arrière depuis un box de garage dans lequel il était stationné », percutant par l’arrière le policier qui essayait de l’empêcher de s’enfuir, détaille le parquet.

Le policier a été entraîné « sous le châssis du véhicule ». Malgré ses cris et de nouvelles injonctions de s’arrêter, le jeune homme aurait poursuivi sa fuite, cette fois par l’avant, percutant le véhicule de la BAC, « et en emportant la victime coincée sous le châssis ». Un policier aurait alors « fait feu à trois reprises en direction du véhicule », ce qui a provoqué son immobilisation. Le conducteur a lui été touché à la hanche.

Une vidéo amateur de l’incident circule depuis sur Internet, où on voit notamment un policier braquer son arme en direction du jeune homme. « Recule-toi du volant », lui ordonne-t-il notamment, avant que le conducteur au volant ne recule précipitamment.

Comment vont le policier et le conducteur ?

Tous les deux blessés, ils ont depuis été hospitalisés. Leurs pronostics vitaux n’étaient pas engagés. Le policier souffrirait « d’une double fracture du poignet gauche, d’une fracture de l’omoplate droite, de côtes cassées et d’un traumatisme crânien », a indiqué le parquet. L’homme interpellé a lui subi une intervention chirurgicale vendredi matin, avant d’être placé en garde à vue en début d’après-midi.

« Notre collègue est un miraculé, ses collègues lui ont sauvé la vie. Si l’individu avait réussi à prendre la fuite, il serait parti avec notre collègue coincé sous la voiture », a réagi Christophe Dalongeville, secrétaire départemental du syndicat Alliance police nationale.

Où en est l’enquête ?

Il n’y en a pas une, mais deux d’ouvertes. Une pour des chefs de tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique et refus d’obtempérer, et une autre pour « violences avec armes » s’agissant des tirs par arme à feu d’un policier. Ce dernier a été entendu dès jeudi soir dans le cadre d’une audition libre.

De son côté, l’homme de 22 ans a été mis en examen et placé en détention provisoire vers 19 heures samedi.