Affaire Hedi : Frédéric Veaux, le directeur général de la police, appelle à des « retenues sur salaire »
SECURITE•Face aux arrêts maladie en cascade dans la police française après l’affaire Hedi, le directeur général de la police nationale appelle à les rejeter et à procéder à des retenues sur salairesMathilde Ceilles
Après quinze jours d’un mouvement de protestation qui s’est traduit par des arrêts maladie en cascade au sein de la police française, Frédéric Veaux a décidé de sévir. Dans une note interne du directeur général de la police nationale adressée ce vendredi à tous les directeurs zonaux de la police nationale, et que 20 Minutes a pu consulter, le patron des policiers indique que « l’administration est fondée à rejeter une demande de congé maladie aux agents qui, affectés dans ces services, lui ont adressé un arrêt de travail au cours de cette période et à procéder, en raison de l’absence de service fait, aux retenues sur salaires afférentes. »
Comme l'a révélé Actu17, ces mesures pourraient être prises « afin d’assurer la continuité des missions opérationnelles et le rétablissement du bon fonctionnement des services concernés », précise Frédéric Veaux. « A compter de ce jour, les demandes d’arrêt de travail sont susceptibles de faire l’objet de décisions de refus, accompagnées d’une information individuelle des fonctionnaires concernés », insiste le directeur général de la police nationale.
Pas de droit de grève
Le préfet de police de Paris Laurent Nunez a d’ores et déjà annoncé que certaines demandes d’arrêts maladie seraient refusées, après que des fonctionnaires ont utilisé ce moyen pour protester contre l’incarcération de leur collègue marseillais qui a blessé grièvement à la tête Hedi avec un tir de LBD.
Dans cette note, Frédéric Veaux déplore « la réception d’un nombre important et inhabituel d’arrêts de travail sur une courte période dans certains services territoriaux de la police nationale », dans la mesure où cela « nuit gravement à leur fonctionnement normal et porte atteinte à la continuité du service public de la sécurité. » Le directeur général de la police national rappelle par ailleurs que « les fonctionnaires actifs de la police nationale ne disposent pas du droit de grève. » Cette prise de parole intervient au lendemain d’une audience très attendue de la cour d’appel d’Aix-en-Provence qui s’est soldée par le maintien en détention d’un des policiers mis en examen dans ce dossier.