Qui est Henri, le jeune homme qui a poursuivi l’auteur de l’attaque à Annecy ?

Attaque au couteau à Annecy : Qui est Henri, l’homme « au sac à dos », qui a fait fuir l'assaillant ?

Homme du jourParti faire un tour de France des cathédrales à pied, le jeune homme s’est interposé pour faire fuir l’assaillant
Attaque au couteau à Annecy : Qui est Henri, le héros au sac à dos ? #short
Xavier Regnier

X.R.

L’air de rien, Henri a pris tous les risques jeudi. Le jeune homme, 24 ans, a mis en fuite l’agresseur du parc d’Annecy, qui venait de poignarder quatre enfants… avec son seul sac à dos. Sur les vidéos de témoins, on le voit poursuivre l’homme au couteau, sans agressivité ni violence. Juste ce qu’il fallait pour l’éloigner de l’aire de jeu le temps que la police intervienne. La lame du couteau ne passe d’ailleurs pas loin d’Henri par moments, qui se défend en agitant son sac à dos devant lui.

Henri était en fait là un peu par hasard. Ou pas, selon lui. « Sur mon chemin des cathédrales, j’ai croisé le sentier du sang et j’ai été poussé intérieurement à agir, à défendre le pur innocent », professe-t-il sur Cnews. Le jeune homme, catholique pratiquant, a entamé fin mars un tour de France des cathédrales à pied, commencé dans le Vaucluse. Jeune diplômé de management international, il « loge chez l’habitant », racontait-il dans le Dauphiné Libéré la semaine dernière. Il documente son périple et partage sa passion pour le patrimoine religieux sur un site Internet et son compte Instagram, « Le Chant des cathédrales », sur lequel il avait publié une story vers 9 heures jeudi matin au bord du lac d’Annecy, quelques minutes avant l’attaque.

Rencontre avec Emmanuel Macron

Après l’interpellation du suspect, Henri a rapidement indiqué sur sa page Facebook qu’il allait « bien » et devait témoigner à la préfecture, avant de remercier ses soutiens dans une nouvelle story Instagram vers 19 heures. « Je pense particulièrement aux victimes et leurs parents. J’espère qu’ils s’en sortiront », écrit-il sur ses réseaux sociaux. « Ce qui m’a poussé, c’est la grandeur dont je me nourris dans les cathédrales que je traverse », témoigne-t-il sur CNews.



« J’ai eu peur pour ma vie mais j’ai surtout eu peur pour celle des autres », explique-t-il. « J’ai beaucoup entendu le terme de héros national mais ce n’est pas vrai, j’ai agi comme tout Français l’aurait fait », assure-t-il plus tard sur BFMTV. Henri a rencontré dans la journée le président Emmanuel Macron, venu auprès des victimes, a indiqué l’Elysée.

Un fervent catholique « formé et éduqué »

Depuis ce jeudi soir, le hashtag #MerciHenri dédié au « héros au sac à dos » est devenu très populaire sur les comptes des militants d’extrême droite. Et depuis ce vendredi midi, nombreux sont ceux sur les réseaux sociaux qui se font écho du profil particulier de celui qui est traité en « héros ». Sans minimiser son courage, les internautes notent le discours bien rodé du vingtenaire fervent catholique et le fait qu’il aurait travaillé pour le journal d’extrême droite L’homme nouveau. Nos confrères de Libération relaient également cette information avant que le rédacteur en chef adjoint, Odon de Cacqueray de la publication ne la confirme quelques heures plus tard, assurant qu’Henri, ancien alternant habité « par le service », « a été formé et éduqué pour réagir à ce genre de situation, qui aurait pu ne jamais intervenir dans sa vie ». Henri, lui, commentait simplement ce vendredi auprès de l'AFP : « on agit comme on peut avec ce qu’on a, donc là sous la main c’était mon petit sac à dos que je portais devant moi ».


notre dossier sur l'attaque au couteau à annecy

A noter que maire d’Annecy, François Astorg avait déjà salué jeudi le courage de deux agents municipaux qui travaillaient dans le parc et « ont tenté d’arrêter l’assaillant au moment où il commettait ses crimes ». Eulalie, une lycéenne 17 ans rencontrée par l’AFP dans le parc, évoque pour sa part le rôle de son professeur de mathématiques « qui a été formidable parce qu’il a agi directement ». Sur les vidéos tournées par des témoins, on voit également une femme repousser l’assaillant de ses mains au-dessus d’une poussette. Mais elle reste, pour l’heure, anonyme.