info « 20 minutes »Plus de 260.000 articles contrefaits saisis par la PJ en Seine-Saint-Denis

Seine-Saint-Denis : Chaussures, vêtements… Plus de 260.000 articles contrefaits saisis par la PJ

info « 20 minutes »Sept personnes ont été interpellées par les enquêteurs de l’OCRFM (Office central de répression du faux monnayage) et mises en examen
Thibaut Chevillard

Thibaut Chevillard

L'essentiel

  • Les enquêteurs de la police judiciaire ont mis la main, mercredi dernier, sur 260.000 articles contrefaits, lesquels étaient dissimulés dans des cartons entreposés en Seine-Saint-Denis.
  • Sept personnes ont été interpellées et mises en examen dans ce dossier.
  • L’affaire avait commencé en février 2022. Trois hommes avaient été arrêtés à la sortie de la fourrière de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), dans un utilitaire. Plus de 4.000 articles contrefaits avaient été découverts dans le véhicule.

«Il s’agit de quantités industrielles », décrit une source policière. Les enquêteurs de l’OCRFM, l’Office central de répression du faux monnayage, ont découvert mercredi dernier, dissimulés dans trois entrepôts en Seine-Saint-Denis, des cartons remplis de marchandises contrefaites. Au total, 260.000 articles ont été saisis : 228.000 chaussures et 32.000 pièces de textiles, des t-shirts, ou des survêtements. Ils ont ainsi mis un coup d’arrêt à ce « réseau organisé et structuré », composé de « grossiste ou de semi-grossistes » qui écoulaient les produits sur les marchés, aux puces mais aussi dans certaines boutiques. Sept suspects ont été interpellés. A l’issue de leur garde à vue, ils ont été mis en examen et placés en détention provisoire.

L’affaire commence en février 2022. Trois hommes sont arrêtés à la sortie de la fourrière de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), dans un utilitaire. A l’intérieur du véhicule sont découverts plus de 4.000 articles contrefaits de 35 marques différentes. Une information judiciaire est alors ouverte afin de retrouver le fournisseur. Quinze mois après, les investigations menées par les enquêteurs de la police judiciaire ont permis de découvrir 700 m3 de marchandises, essentiellement des chaussures. Les articles sont de pâles copies de marques de luxe, et ont été fabriqués en Chine.

Un phénomène en pleine croissance

« On estime la valeur à la revente de la marchandise sur le marché de la contrefaçon au minimum à 8 millions d’euros », indique-t-on à l’OCRFM. Mais les articles authentiques se vendent, eux, bien plus cher en boutique. La valeur du stock est toujours en cours d’évaluation par les 27 marques qui ont été victimes. « Il y a des conséquences pour ces marques : elles ne vendent pas autant que ce qu’elles pourraient, et elles subissent une concurrence déloyale et donc une perte de clientèle. Mais aussi pour les finances publiques, puisque ces marchandises ne sont pas déclarées, et les taxes ne sont pas payées. »



Selon une étude de l’Organisation de coopération et développement économique (OCDE) et de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO), l’échange de produits contrefaits dans le monde représente près de 500 milliards de dollars par an, soit 2,5 % de l’ensemble du commerce mondial. La contrefaçon « représente 6 % des importations globales dans l’UE. C’est un phénomène ancien mais en pleine croissance et qui prend une dimension industrielle », souligne une commissaire. Il est facilité par l’e-commerce et le développement du commerce international avec la Chine et avec la Turquie, qui est proche de l’Europe. » La France est le deuxième pays le plus touché au monde, derrière les Etats-Unis et devant l’Italie.

« Une activité très lucrative »

Pour les organisations criminelles, le trafic d’articles contrefaits présente un avantage : « c’est une activité très lucrative et moins risquée que les trafics traditionnels », poursuit-on à l’OCRFM, ajoutant qu’elle est liée à d’autres types d’infractions, comme de « la fraude fiscale, du travail dissimulé, de la traite d’êtres humains, du blanchiment d’argent ». Les policiers alertent également les consommateurs des risques encourus pour leur santé. « Ils utilisent pour les fabriquer des produits dangereux. Quand on a ouvert les cartons pour faire l’inventaire de ce stock, il y avait des odeurs épouvantables qui en émanaient. Des odeurs de solvants, de plastiques, sans commune mesure avec l’odeur d’une chaussure véritable. »