TEMOIGNAGESQui était Benjamin Haddad, ce Marseillais tué dans l’attentat de Djerba ?

Attaque à Djerba : Qui était Benjamin Haddad, boulanger marseillais tué dans la fusillade ?

TEMOIGNAGESJuif de confession, Benjamin Haddad, 42 ans, s’était rendu à Djerba à l’occasion du pèlerinage de la Ghriba. Il laisse derrière lui une épouse et quatre enfants
Alexandre Vella

Alexandre Vella

L'essentiel

  • Les autorités tunisiennes enquêtent pour élucider les circonstances d’une attaque menée par un gendarme qui a tué deux de ses collègues devant une synagogue sur l’île de Djerba, pendant le pèlerinage juif annuel. L’homme a été abattu.
  • Deux fidèles, un Tunisien et un Franco-tunisien, ont également été tués par les tirs de l’assaillant. Quatre autres personnes ont été blessées et évacuées vers un hôpital, selon les autorités.
  • Les deux pèlerins décédés sont deux cousins : Benjamin et Aviel Haddad. Le premier, âgé de 42 ans, vivait à Marseille où il était commerçant.

«"Ben", c’est comme ça qu’on l’appelait, a été tué parce qu’il est juif. C’était un garçon toujours bienveillant, gentil, sincère et modeste », se souvient Michel Cohen-Tenoudji, le président du consistoire israélite de Marseille. « Ben », c’est Benjamin Haddad, tué mardi soir dans l’attaque à Djerba (Tunisie). Le quadragénaire était boulanger à Marseille. Avant, il gérait une épicerie. Ce mercredi, les rideaux de son commerce, implanté rue Edmond-Rostand (8e), sont restés baissés.

Djamel, dont l’épicerie se situe en face, a appris la nouvelle ce mercredi de l’un des employés de Benjamin Haddad : « Je ne le connaissais pas beaucoup, juste comme voisin. Il avait racheté cette boulangerie, il y a deux ou trois ans. Mais ce que je peux dire, c’est que c’était un sucre. » « Ce n’est pas à Marseille que ça se produirait. Ici, surtout dans ce quartier, on vit en mixité », ajoute l’épicier de confession musulmane.

Un homme au grand cœur qui aidait les plus démunis

« Ben » a été tué par un assaillant aux abords de la synagogue de Djerba, où il s’était rendu pour un pèlerinage annuel. A 1.000 kilomètres de là, dans le quartier où le commerçant vivait, la peine est immense. L’homme, connu pour sa générosité laisse derrière lui une épouse et quatre jeunes enfants.

« C’est lui qui fournissait les hallots (pains que les juifs mangent les jours de shabbat) qu’on donne aux plus démunis. Je lui disais : '' Tu sais, ça doit coûter cher''. Et il me répondait : ''T’inquiètes pas, j’en fais mon affaire'' », se souvient encore Michel Cohen-Tenoudji.

Benjamin était un homme « au grand cœur », issu « d’une famille très pieuse », évoque à son tour Roland Elbez, conseiller politique de Michel Cohen-Tenoudji. Une famille établie sur l’île de Djerba. Le boulanger y retournait régulièrement pour leur rendre visite. Il ne manquait quasiment jamais le pèlerinage annuel de la Ghriba. Le soir du drame, il était accompagné de son cousin Aviel, tué, lui aussi, par l’assaillant.


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Selon les informations parvenues aux représentants de la communauté juive de Marseille, le bilan aurait pu être plus lourd. « Les pèlerins arrivent et repartent en bus. Ils avaient ce soir-là un peu d’avance. Autrement, cela aurait pu être une plus grande catastrophe », soulève Roland Elbez.

En attendant le rapatriement de Benjamin Haddad, un premier hommage devrait lui être rendu jeudi soir par la communauté juive de Marseille.